samedi 30 juillet 2011

De Pornichet à La Rochelle


Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. C'est sous le soleil que Marie-Hélène et Jean-François arrivent  à bord. Et ce soleil ne nous quittera plus jusqu'à La Rochelle. 



Ce sera, de plus une semaine gastronomique avec Marie-Hélène aux petits soins pour l'équipage en nous préparant chaque soir des plats différents et divers vins  : dorade, homard, carré d’agneau, … ainsi que les desserts bretons. 


En ce qui concerne la navigation, la première étape nous amènera en douceur vers Pornic. Le lendemain, à nouveau une dizaine de milles vers Noirmoutier. 

Pornic


À partir de Noirmoutier, nous aurons chaque jour une belle navigation sous spi grâce à une brise de mer du Nord-Ouest qui se lèvera vers 14 heures en se renforçant doucement. Navigation sous pilote automatique calé sur la girouette, un peu monotone pour l’équipage…
 Nous resterons ensuite deux jours à l’île d’Yeu  en en faisant d'abord le tour à vélo et ensuite le tour en voilier avec une pause baignade.

Le château de l'île d'Yeu


Ensuite une étape plus longue vers les Sables-d'Olonne et une dernière étape vers la Rochelle en prenant quand même le temps de rentrer à marée haute à Saint-Martin-de-Ré.

Les Sables-d'Olonne

Au total une semaine d'anticyclone, de soleil et de vent portant. 

Toute la descente depuis Brest s’est faite au vent arrière. Une consultation des instructions nautiques confirme que les vents dominants soufflent d'ouest à nord-ouest. Petite inquiétude, les vacances familiales, avec la remontée vers Brest, risquent de se faire vent dans le nez. Rontudjuuu, mais on verra !

mercredi 27 juillet 2011

De Brest à Pornichet


Qui voit Ouessant voit son sang ;
Qui voit Molène voit sa peine ;
Qui voit Groix voit sa croix.

Ces dictons ont plus à Didrik qui m’accompagne cette semaine car pour nous, ils ont été assez justes…

Météo bien maussade pour la semaine. Inutile de se presser de quitter la Belgique le vendredi après-midi, la météo prévoit un vent d’ouest à 7 bf. Nous partirons donc le samedi. Quelques embouteillages de week-end et nous arrivons le soir à Brest sous le vent et la pluie. Le lendemain encore : Pluie et vent d'ouest à sept : Mais qu'est-ce qu'on est venu faire ici ? Froid, mouillés, on revendrait bien le voilier !

Tant pis on partira lundi. Et le lundi, pas beaucoup mieux, mais nous quittons Brest avec ce vent d'ouest un peu moins fort et nous louvoyons dans la baie de Brest, puis en route à travers les cailloux vers Morgat. Le mal de mer règne !
Heureusement, Morgat nous accueille avec un peu de soleil et nous nous ancrons devant le port. La météo annonce que le vent d'ouest devrait passer au nord-ouest. Ces 45 degrés font toute la différence car si le vent reste à l’ouest, nous devrions louvoyer pour arriver au ras de Sein où nous devons passer à 7 h 20 avec la renverse du courant. Après une courte nuit, nous partons à 4 h 30 et nous avons enfin un peu de chance, nous arriverons au passage en un bord, avec une vitesse de six à sept nœuds. Sein nous accueille avec le jour qui se lève et de belles images.



Après le ras le vent arrière se renforce de nouveau à six bf avec une belle houle et nous continuons sous génois seul à sept nœuds. Nous avions prévu de nous arrêter à Bénodet, mais au passage de la pointe de Penmarch nous décidons de profiter du vent et de continuer notre route et c’est après 80 milles, vers 18 heures que nous tentons de nous amarrer dans le petit port Trudy de l’ile de Groix avec un 6 six beauforts bien tassé. Ajoutez plusieurs voiliers qui tournent, un ferry qui rentre et un ponton trop petit et cela donne une manœuvre très difficile. Heureusement, l’équipier réussi très rapidement ses nœuds de chaises et immobilise efficacement le bateau. Depuis le bar du port, nous regarderons avec intérêt les difficultés des autres voiliers qui rentrent après nous. Nous apprendrons ensuite, à la capitainerie que notre voisin a connu les mêmes difficultés et qu’il nous est bien rentré dedans, mais qu’après avoir regardé ils n'ont pas constaté de dégâts sur notre bateau. Rontudjuuu !

Bon, un petit homard, une bonne nuit et demain, nous ferons le tour de l’île à vélo. Mais le lendemain, nous retrouvons à nouveau ce temps de novembre, froid, avec un crachin intense et une visibilité presque nulle. Tant pis pour le vélo ce sera pour une autre fois.

À travers le choix d'escales possibles, Didrik choisi La Trinité. Et c'est parti, avec un vent qui se renforce, encore une fois, 5 à 6, une visibilité qui s'améliore, et pour finir un long bord à plus de 8 nœuds constants. Nous rattrapons un voilier hollandais de la même longueur bien affuté, avec de belles voiles laminées. Au port, il viendra nous voir avec son épouse : « c'est vous qui vous suiviez ? » Et oui ! Étonné le hollandais car il n’a pas l’habitude qu’un voilier de sa taille aille plus vite que lui : Confirmation que le Bavaria 42 Cruiser va très vite.


Visite de la ville et dîner dans un restaurant très bien classé par le guide Michelin et offert par l’équipier sans rancune pour la météo !

La dernière étape, enfin, nous amène à Pornichet, où Didrik part vers d'autres aventures. Amarrez vous à couple de Pen Duick nous dit le chef de port. ‘Pen Duick ? Le vrai Pen Duick ?’ ‘Oui, oui, Pen Duick III !’



Nous aurons parcouru 170 milles en quatre jours de navigation : C'est beaucoup, c'est même peut-être trop ! Mais la météo a été vraiment contraire durant toutes les étapes depuis Morlaix jusqu'à Groix.

samedi 9 juillet 2011

Nieuport Brest

C'est le 23 juin, en fin d'après midi que Jacques et moi montons à bord, pour le grand départ vers Brest qui devrait être atteint deux semaines plus tard. Monter à bord veut dire escalader l'échelle, car il y a un peu de retard, Sothis est encore sur le quai. Il reste aussi à remonter l'hélice et ses pales repliables.


Et bien sûr, c'est moins simple que prévu: Un axe résiste et refuse de se mettre en place, malgré la graisse et les efforts. Vers 8 heures du soir, après trois heures de travail, l'inquiétude commence à poindre, il faut du matériel spécial pour rectifier le troisième et dernier axe, le voilier ne sera pas prêt pour la mise à l'eau du lendemain à 8 heures et c'est une partie du programme de navigation qui va être remise en question.
Le secours viendra d'un inconnu,  Philippe qui passe devant le voilier en plaisantant avec un ami. Je l'aborde et il m'aide directement par ses conseils et ensuite par le prêt d'un étau et de deux limes. Encore une heure de travail et tout est en ordre. La voile est faite aussi de ces moments d'entraide et de fraternité.
Merci Philippe!



Et le lendemain tout est prêt pour un départ vers 13 heures. Météo SW 4, dans le nez, il est temps de voir ce que ce voilier a dans le ventre. Le vent va monter progressivement bien au-delà des 4 BF et nous aurons, à la fin, une brise de 33 nœuds apparent.  Et à chaque virement de bord, nous aurons à rouler progressivement une fois le foc, une fois la grand-voile. Vitesse: Entre 5,5 et 7 nœuds au près avec un cap très respectable. Pas mal! En ce qui me concerne, heureux de faire un peu de sport, je me suis occupé de tous les réglages de voile et c'est assez courbaturé que nous sommes rentrés à Dunkerque.

Une mauvaise météo nous y a bloqués un jour sous la pluie. Nous en avons profité pour visiter la ville (bof) et un trois-mats Norvégien.



Le lendemain, une fenêtre météo nous propose d'atteindre Cherbourg au travers. Départ.
Le vent est faible et c'est au moteur que nous passons une régate devant l'industrie de Dunkerque et ses fumées.



Un peu avant Calais, la brume tombe et nous offre une visibilité de moins de 100 mètres. Juste devant un des plus grands ports de ferry... L'AIS nous indique qu'ils continuent imperturbablement à entrer et sortir du port à plus de 16 noeuds. Nous nous réfugions hors de la passe, sur les faibles profondeurs des bancs de sable et nous entendons leurs moteurs passer tout près de nous. Le radar nous indique encore plusieurs échos, bouées, voiliers, pécheurs, ..., dont une vedette à moteur qui émergera tout près de nous et c'est ensemble que nous profiterons d'une accalmie de ferry pour entrer dans le port en découvrant, au dernier moment, la jetée et les pécheurs à la ligne qui nous font signe de s'éloigner de leur fils.
Ouf, merci à l'électronique, carte, gps, radar et à l'AIS, qui est déjà bien amorti... Je déteste le brouillard.

Nous ressortons de Calais dès que la corne de brume du port s’arrête:  Appel VHF au port et autorisation de sortir juste après un ferry qui rentre et deux autres qui sortent...


Après un dîner devant le cap Gris-Nez, le vent nous permettra de passer une nuit à la voile, de profiter du spi dans le petit matin et c'est à 22:30, après un magnifique coucher de soleil, que nous pourrons nous amarrer à Cherbourg.




Le convoyage est terminé, les vacances commencent!



Le lendemain, départ à 7 heures pour la traversée vers Aurigny où nous resterons deux jours en faisant le tour de l'île à vélo. C'est la deuxième fois que je prends un coffre protégé par le long mur de ce port et il nous semble à chaque fois que le temps s'arrête sur cette île; la nature est exceptionnelle et les gens très accueillants.




Un grand rocher d'Aurigny permet aux fous de Bassan de se reproduire à l'écart des gêneurs.





C'est à Guernsey que nous embarquons Paul pour repartir le lendemain vers Sarq. C'est une île qui fonctionne politiquement comme au moyen-âge. Elle est de toute beauté et nous passerons une bonne  nuit au mouillage.




Retour ensuite sur la côte Française sous spi avec la remontée de la rivière Tréguier.


Mais avant d'entrer dans la rivière, il faudra la mériter en se battant trois heures contre un courant de vives eaux contraire. 22 heures, les amarres à peine fixées, l'équipage ira au pas de course vers le premier restaurant où nous aurons la chance de profiter d'un excellent repas bien arrosé. Le restaurant, heureusement, était placé à 150 mètre du bateau.
Nous resterons à Tréguier toute la journée du lendemain, achat de vivre, nettoyage, bricolage, sieste.


Puis ce sera 40 miles et la remontée de la rivière qui mène à Morlaix. Elle assèche complètement à marée basse et il nous faudra attendre quelques heures au mouillage que la marée soit assez haute pour que l'on puisse passer. Impression bizarre de voir sur la carte que l'on navigue sur la terre ferme...


Calcul arrosé de la hauteur d'eau ... ?

Nouveau changement d'équipage avec le départ de Paul et l'arrivée de Manu qui nous amène aussi une belle dépression, du vent de SW et de la pluie. Ambiance de mois de novembre, pas de photos de Morlaix.

L'étape suivante sera l' Aber-Wrac'h après un long louvoyage sous force 5 et une prise de coffre pour passer une nuit tranquille malgré les rafales de vent.


Notre antenne WIFI amplifiée nous permet de découvrir la météo du lendemain ... Force 5 à 7 avec rafales 8 et pas mieux pour les jours suivants...
Jacques doit aimer cela car il finira par nous convaincre "qu'on a pas le choix et qu'il faut y aller".  Il est vrai que nous commençons à bien connaître et maîtriser le bateau.
Et nous l'aurons notre vent, avec un louvoyage vers le chenal du Four avec entre 27 et 32 nds vrais et une longue rafale à 39 nds au passage d'un grain dans le chenal.
C'est un peu après que nous croiserons la Recouvrance.

Une demi-grand-voile et un foc bien roulé; Ca souffle!



Le cap Finistère est en vue

Et enfin avec un long bord de portant vers Brest, nous battrons notre record de vitesse avec 9,8 noeuds. On pourra sans doute faire mieux, nous étions un peu sous voilés.

Nous terminerons le séjour par une visite du musée de la marine avant un retour d'une semaine à Bruxelles.

Les conclusions:
Plus aucune inquiétude concernant ce Bavaria 42 cruiser qui s'est montré excellent, au port et en mer. Son accastillage et la solidité de sa conception n'ont jamais été pris en défaut. Il inspire confiance et comme beaucoup me l'avaient dit, il est rapide et marin. Les manœuvres de port sont faciles car le voilier est très manœuvrant. L'hélice d'étrave améliore encore l'ensemble.
Le gréement avec grand voile à enrouleur permet un réglage fin de la surface de voile.
Le réglage des voiles dans la brise demande cependant beaucoup d'efforts et laisse l'équipage fourbu. Les winches sont peut-être trop justes. Nous avions tendance à modifier le réglage des voiles à chaque petit changement de vent, et vite, comme en régate; il faudra peut-être s'habituer à se ménager en le faisant plus doucement. Après notre expérience de plusieurs journées de navigation successives nous pensons aussi qu'il sera nécessaire d’insérer des journées de pause dans nos projets de navigation.

En ce qui concerne notre ancienne inquiétude concernant les volumes de rangement, trois mois de vivres non périssables sont rentrés sans problème dans les équipets et il reste de la place.