mardi 15 février 2011

3. Lequel de tous ces Bavarias 42 C?

Le type de voilier est choisi, mais il faut encore le trouver.
Nos expériences d'achats de voiliers dataient d'avant l'émergence d'internet. Cet outil devenu incontournable a été redoutable d'efficacité pour analyser le marché et gagner en temps et efficacité.

La recherche sur internet

Les différents sites nous renseignaient environ 40 voiliers en France, Pays-Bas, Belgique et Allemagne. Nous avons laissé tomber les autres pays.
Notre démarche a été jalonnée de découvertes et d'apprentissage:
  • Beaucoup sont répertoriés plusieurs fois en brouillant les pistes. Les prix du même voiliers peuvent varier suivant les annonces. Une analyse approfondie des annonces et des photos des différents sites permet cependant de détecter les doublons; décoration dans le carré, texture du bois des panneaux, élément du gréement, lieu d'amarrage, ...

  • Des voiliers déjà vendus restent annoncés sur le web, parfois plusieurs semaines.

  • La puissance du web et l'analyse des photos nous a permis, avant toute visite, de détecter que Bavaria avait amélioré les espaces de rangement et le look des équipets. Nous avons pu en reconstituer l'historique et préciser que ces changements, qui nous semblaient souhaitables, avaient eu lieu dans le courant de 2006. Nous avons également appris à en détecter la présence sur base des photos même partielles des annonces.

  • Un propriétaire qui faisait appel aux services de deux courtiers pour vendre son voilier l'a annoncé en direct à un prix nettement inférieur. Nous avions reconnu le voilier et lors d'un contact téléphonique, nous avons été renvoyé aux courtiers et à leurs prix. Beau test de l'élasticité de la demande... mais aveux de l'absence d'intérêt du marché pour son voilier. 

  • Des voiliers de location peuvent être annoncés à un prix élevé et présentés comme voiliers de particuliers. En recherchant une location dans la zone où le voilier se trouve, vous pouvez souvent vous le voir encore proposé en location.

  • Le suivi de tous ces voiliers durant quelques mois permet d'estimer la rapidité de vente, les configurations qui s'achètent et les prix annoncés. Durant notre recherche hivernale, au cœur de la crise, très peu de ces voiliers ont été vendus, ce qui est une bonne nouvelle pour la négociation. Les deux voiliers vendus se caractérisaient par un plus grand nombre d'options et de voiles.

  • Toujours contacter les annonceurs avant une visite: Des voiliers peuvent se situer à un tout autre endroit que celui annoncé, être déjà vendus ou retirés de la vente.

Après cela, le marché est écrémé et notre liste était beaucoup moins longue. Il nous restait 3 Bavarias en France Atlantique et 4 à la Côte d'Azur.

L'estimation et la comparaison des prix
Tous ces voiliers peuvent avoir des âges, des états et des configurations différentes avec des prix qui ne semblent pas refléter ces caractéristiques.
Comment aborder le problème? Comment estimer la valeur d'un voilier? Comment se préparer à la négociation?
Comme nous comparions 7 voiliers, nous avons voulu développer les réponses à ces questions avant toute visite.
Le prix argus:
Notre première approche a été de calculer la valeur argus de ces 7 voiliers sur base de la revue Argus.
Internet nous a aidé à retrouver la liste de prix de toutes les options des Bavarias 42 C à l'époque de leur vente. Pour les autres options, une visite au salon de Paris et les catalogues internet des Plastimo et autres nous ont donné une estimation des prix.  Nous avons appliqué un pourcentage d'amortissement pour chaque voilier et pour leurs équipements en fonction de leur âge. Ces pourcentages d'amortissement sont estimés, mais comme nous appliquons les mêmes à chaque voilier, cela nous donne une bonne base de comparaison. Au final, ce tableau nous a permis de comparer le coût argus de chaque voilier et de sa configuration.  Nous avons également pu voir la moyenne des différences entre les prix argus et les prix demandés afin d'estimer, pour chaque voilier, l'importance de la négociation nécessaire.

Exemple du tableur pour deux voiliers



La configuration souhaitée:
Pour finir, ce qui nous intéresse, c'est le budget nécessaire pour le voilier et les options de notre choix. Tous ces voiliers peuvent avoir des options qui ne nous intéressent pas et ne pas en avoir d'autres que nous souhaitons. La somme des valeurs des options amorties et le coût d'installation des options non présentes nous permet d'estimer le coût de notre configuration parfaite pour chaque voilier, et de les comparer.

Nous sommes alors bien préparés à faire les premières visites. Les discussions avec les courtiers vont nous permettre de mesurer la flexibilité des prix ce qui va encore parfaire notre tableur et nos comparaisons. On peut aussi analyser le site d'un courtier qui publie les prix de vente des voiliers et les prix demandés: http://www.eurobateaux.com/cotev.asp


L'état du voilier:
Lorsque l'on achète un voilier de 4 ou 5 ans, on peut être exigeant et on finit par en trouver un qui est dans un état irréprochable. Nous en avons trouvé deux, un très équipé, l'autre moins. Nous avons choisi le premier car équiper un voilier demande du temps et beaucoup de démarches.  Il n'y avait plus qu'à en négocier le prix sur base de toutes nos préparations.

dimanche 13 février 2011

2. Blue water ou coastal cruisers

L'approche Anglo-saxonne

Pour les Français, un voilier en catégorie A peut affronter toutes les situations. En dehors de la regrettée revue 'Loisirs Nautiques', la presse et la littérature nautique ne parlent quasi pas des choix architecturaux des voiliers. Pas de ratios ou de courbes de stabilités dans les essais des voiliers. On vous donne la catégorie de navigation comme toute explication.
De l'autre côté de la Manche et aux États-unis, l'approche est bien différente: Ils font la distinction entre les 'blue water cruisers' (voiliers de grande croisière) et les 'coastal cruisers' voiliers de croisière côtière. Et cela pour des voiliers qui sont classés dans la même catégorie, ici A. Tous les voiliers de notre liste, Bénéteau, Jeanneau, Bavaria, Dufour, … sont classés 'coastal cruisers'.


Mais qu'est-ce qui fait la différence entre les deux? Quel serait l'inconvénient de naviguer sur un ‘coastal cruiser’ et en quoi ces différences peuvent-elles avoir un impact sur notre projet de grande navigation côtière?

Les réponses sont venues des livres Anglais et plus particulièrement de l'excellent 'The blue Water handbook, the essential guide to bluewater cruising' de Berth A. Leonard. Ils ont aussi un site: http://www.bethandevans.com/index.htm


C'est après l'achat du voilier, que la revue Yachting Monthly de Février 2011, a publié un article qui résume bien ces différences. En voici un extrait:
' Soyez honnêtes: Il est possible de dépenser une fortune pour un voilier 'blue water' résistant à toute épreuve, mais pour la majorité d'entre nous, notre réalité est la croisière côtière sur un voilier qui est nettement moins cher, plus agréable à barrer et plus adapté. Et grâce aux prévisions météo modernes, le voilier côtier ne devrait jamais se trouver dans une situation où il risque de chavirer. C’est ce qui permet d'orienter sa conception vers la performance, mais cette orientation n'offre cependant pas la sécurité nécessaire à une croisière hauturière...'

Chavirer??? Oui, pour chavirer un voilier et mettre la quille au-dessus du mat, 'il suffit' d'une vague déferlante par le travers qui ait une hauteur de plus du 1/3 de la longueur du voilier. Il n'y a heureusement pas grand monde qui en a rencontré de pareilles en saison dans nos régions, mais en croisière hauturière, en s'écartant un peu des routes de l’alizé ou des bonnes saisons, même si c'est rare, cela devient possible.
Toute la question est de savoir ce qui se passe après que le voilier soit à l’envers. Parce que c’est ici que toutes les options de l’architecte naval vont produire leurs effets sur la rapidité de remise à l’endroit, la quantité d’eau embarquée et les dégâts matériels…

Pour YM les différences portent sur 6 critères :
Le rapport déplacement/longueur : Les ‘blue water cruisers’ sont plus lourds,  moins rapides, mais plus confortables dans la mer formée. Ils sont plus aptes à supporter la charge des équipements nécessaires à une grande croisière et ils peuvent emporter plus d’eau et de fuel.


Le rapport poids/lest : Un croiseur côtier aura souvent un rapport inférieur à 30%. Les auteurs estiment qu’un ‘blue water’ doit avoir un minimum de 40%. Le Bavaria 42 Cruiser, par exemple, avec 33% a un peu plus que ses concurrents. Mais attention à tout le poids dans les hauts, moteur HB, radar, radeau, enrouleur de foc, …

Le rapport poids/ surface de voilure : Il doit se situer entre 18 et 24, 24 donnant un voilier très vivant et sportif à la voile. (Système métrique outre Manche, bien sûr). 

La courbe de stabilité : Et surtout le point de perte de stabilité et la stabilité à l’envers, où les catamarans sont rois… Le Bavaria 42 et ses collègues perdent l'équilibre et font la culbute vers 122 degrés de gîte qui semble une norme implicite pour ces voiliers. Et si leur belle largeur nous offre un grand cockpit et de belles cabines arrière, elle les rend plus stables à l’envers qu’un blue water cruiser ... Il est dit qu’une autre vaque devrait aider à la remise à l’endroit au bout d'environ deux minutes surtout s'ils sont pleins d'eau. L’équipier attaché et coincé sous l'eau, à la barre n’a qu’à bien retenir son souffle !

Le stix : Il faut bien chercher pour trouver des informations sur cette norme développée par l’Europe après le Fastnet. Les chantiers ne la communiquent pas et il faut aller sur des sites Anglais pour la trouver. Elle mesure de nombreux indices comme la stabilité, l’angle de gîte à partir duquel les ouvertures sont sous eau, etc. C’est cette norme qui définit la catégorie de navigation. Le chiffre du Bavaria 42 Cruiser est de 35,54. Les auteurs de Yachting Monthly estiment qu’un blue water cruiser doit avoir un stix égal à sa longueur en pieds.
Mais les auteurs disent eux-même qu'il faut se méfier de cette norme, car l'Ovni 395, ‘blue water cruiser’ incontesté, n’a qu’un stix de 33,41.


Les polaires de vitesse : Elles permettent de prédire la vitesse du voilier en fonction de la vitesse et de la direction du vent.




Il existe également une autre version avec une quille en plomb et un tirant d'eau de 2,10 m

Nos conclusions : 
Jusqu'où tout ceci est vrai? 
L'analyse du contenu d'une revue comme YM montre que plus de la moitié des articles traite de problèmes, de risques, d'expériences désastreuses, de préparation au pire ... Est-ce que les Anglais ne portent pas plus leur attention vers l'évitement des risques que sur le plaisir de naviguer?

Même s'ils ont raison, nous estimons qu'en fonction de notre projet nous courrons plus de  risque d’accident en roulant en voiture vers le bateau qu’en naviguant sur celui-ci.
Nos recherches nous ont rassurés sur la qualité de ces voiliers et sur leur adéquation à notre projet. Notre 'coastal cruiser' catégorie A va nous permettre de faire de la grande croisière côtière, avec de bonnes sensations de voile, dans un bon confort, à un prix raisonnable… 


En ce qui concerne le risque de chavirement,
40 ans de navigation côtière ne m'ont pas permis de rencontrer de très mauvais temps (maximum huit ou peut-être neuf bf), en tout cas en mer. Une bonne analyse de la météo devrait nous permettre de continuer à l’éviter et ainsi, garder le voilier à l’endroit.

Traversée de l’Atlantique en ‘coastal cruiser’? La majorité des voiliers de l'ARC sont des 'coastal cruisers'.
Je pense cependant que lorsque plus âgés, nous aurons ce projet, nous changerons peut-être de voilier (en cassant toutes nos tirelires). Plus grand et plus pépère. Comme j'entendais sur un ponton, ‘j’avais un X-Yacht à Nieuport qui marchait très fort, mais je pars avec ma femme pour cinq années autour du monde et j’ai acheté un bateau de vieux : Un Super Maramu…‘.


Et, bien que nous ne pensons pas que ce soit un bateau de vieux, c'est un choix qui correspond bien à notre expérience du 'blue water cruiser' Maramu : Un  voilier pratique, solide, confortable, rangements énormes, 1000 litres d'eau et 400 de fuel, rapide quand il y a du vent. Mais dès que le vent tombe ou qu'il vient de l'avant, on se précipite sur la clef du moteur plutôt que sur les drisses. En croisière lointaine, beaucoup pensent qu'on a souvent plus de temps et qu'il y a moins de près.



Notre choix : Tous nos doutes étaient levés et nous avons donc acheté notre 'coastal cruiser' catégorie A.


En fonction de nos critères, trois voiliers très similaires sont restés dans notre liste. Nous avons observé que les espaces de rangements du Bavaria étaient supérieurs à ceux du Bénéteau 43 et également du Jeanneau 42i. Le réservoir de fuel de 210 l (contre 130 l pour le Jeanneau) nous a fait choisir le Bavaria, malgré l'avantage Jeanneau d’une cuisine placée dans la descente. 
Très subjectivement, nous gardons l'intime conviction que le Bavaria est mieux pensé et construit que ses homologues Français un peu comme la fiabilité des produits automobiles de ces deux pays.

Subjectivité des avis, des choix et des compromis!

samedi 12 février 2011

1. Un nouveau voilier




1996
12 ans sans voilier! C'est le temps qui a passé depuis la vente du bateau familial précédent, un Moody 346. A la date de l'achat, notre fille avait 3 semaines et ses frères 2 et 3 ans...
Depuis nous avons eu la chance de naviguer en méditerranée sur le Maramu paternel. 
L'été dernier, à Cagliari, la décision a été prise : Nous allions renaviguer dans le nord: Manche, Bretagne, Écosse, Irlande, Baltique, Norvège,... avec comme port d’attache, Bruxelles.

Il faut un bateau pour réaliser ce programme et quatre mois de recherches, réflexions et calculs nous ont entraîné vers un Bavaria 42 cruiser de quatre ou cinq ans, que nous souhaitions bien équipé. (Hélice d’étrave, radar, grand voile à enrouleur pour naviguer seul, chauffage parce qu'ici c'est utile, étai largable avec trinquette pour le plaisir de remonter dans la brise, portique, éolienne, etc). 
Nous avons bien regardé les Bénéteau, les Jeanneau, Dufour et autres, et nous sommes chaque fois revenus vers ce bateau : L'un dans l'autre il nous semblait répondre à plus de nos critères que les autres, peut-être une influence nordique...
Il n'y avait donc plus qu'une chose à faire : Analyser les quelque 40 Bavaria 42 Cruiser à vendre sur internet (novembre 2010), négocier, expertiser, et naviguer. 

Mais .... , c'est ici qu'une petite voix inquiète s'est fait entendre.... fortement influencée par les différents avis et commentaires négatifs concernant les Bavaria en particulier et les voiliers de grande série en général que l'on trouve sur les forums internet et que l’on peut entendre sur certains pontons.

Et si c'était trop beau pour être vrai ? 
Et si Bavaria et ses collègues en étaient arrivés à construire des bateaux bon marché en épargnant sur la qualité et en pratiquant un savant calcul d'obsolescence planifiée à une dizaine d'années, comme le marché automobile ? Et que penser de tous ces commentaires sur les forums internet Français, concernant les Bavarias et parfois les autres, (toujours subjectifs, et non étayés, ‘j’ai entendu que’) de problèmes de structure, de coques qui se déforment lorsqu'on pose le bateau sur sa quille, de boiseries qui gondolent, de portes qu'il faut laisser ouvertes lorsqu'on navigue ou met le bateau à sec sous peine de ne plus pouvoir rentrer dans les cabines, de safrans qui se délaminent, de quilles qui rouillent ou se détachent, de liaisons coques/pont peu solides, de chandeliers qui laissent pénétrer l'eau, de hublots qui prennent l’eau, de capot bon marché, d’accastillage sous dimensionné, etc. etc.

Cela demandait réfection avant d'agir. Voici les pistes que nous avons suivies pour tenter d'apporter quelques réponses à ces interrogations et doutes:

Les avis des utilisateurs concernant le Bavaria 42 Cruiser: Les conclusions des avis que nous avons pu trouver dans les ports et sur Internet concordent, les propriétaires de Bavaria sont satisfaits et n’ont pas de problèmes particuliers. 
Les critiques émanent principalement des forums internet Français et sont faites par des non-propriétaires (les commentaires Anglais et Néerlandais sont le plus souvent très positifs). 
Bien sûr un bateau demande un entretien continu et le principe d'Antoine vaut pour tout ce qui va sur l'eau:  'Tout équipement qui fonctionne sur un bateau est dans un état instable et tend vers un état stable de panne'
Nous avons particulièrement apprécié l'avis du propriétaire de Dartag qui nous a rassurés par sa confiance dans la construction et la structure de son bateau ainsi que de son accastillage et équipements. Voir son blog http://dartag.heoblog.com/

Tous les avis des utilisateurs concordent en ce qui concerne les qualités nautiques et le comportement en mer du Bavaria 42 Cruiser.

Les avis des distributeurs sur la qualité des voiliers: Beaucoup de ces avis nous ont semblé peu fiables. À la question de savoir pourquoi choisir leur bateau plutôt que celui d'un autre chantier, la réponse standard est qu’ils ne souhaitent pas dire du mal de leur concurrent, ce qui est déjà en dire sans le dire. Sans trop insister les critiques arrivent et portent sur des éléments souvent inexacts ou invérifiables : Un vendeur Jeanneau, par exemple, nous a conseillé de vérifier l'épaisseur du joint entre les cloisons et le roof qui était beaucoup plus épais chez Bavaria car leur découpe de bois était plus grossière. Après vérification, c'est l'inverse, arroseur arrosé. Un vendeur Bavaria lui, nous a expliqué que les bois magnifiquement polis du Bénéteau 43 étaient réalisés par une couche de papier collé: Difficilement vérifiable sans le détruire.
Notre conclusion est que l'acheteur moyen n'a pas les moyens de vérifier objectivement la qualité de construction des voiliers de grande production. Nous pensons aussi que ces vendeurs ont beaucoup de mal à promouvoir les avantages de leurs voiliers car comme ils finissent par l'avouer, les constructions se valent et les différences portent sur des éléments subjectifs comme l'esthétique et la marque. 

Les revendeurs des chantiers Français ont créé un doute sur la qualité des Bavarias contre lesquels ils ont eu du mal à aligner leurs coûts de fabrication et donc leurs prix. (Grand principe marketing du FUD: Fear, uncertainty and doubt).
  
Il nous semble que si l'on va vers un voilier de grande série, il faut peut-être choisir l'original qui a investi stratégiquement dans des moyens de production automatisés plutôt que les copies de ceux qui ont dû s'adapter en réaction. Le site Voile et Voiliers indique que les utilisateurs Jeanneau et Dufour ont de sérieux problèmes de service après-vente. Problèmes de qualité de fabrication?

Le marché du voilier est arrivé à maturité et il n’y a plus beaucoup plus de place que pour trois chantiers qui font du volume et des plus petits qui développent des marchés niches. Tous les autres ont disparu ou vont disparaître par faillites, rachats ou consolidations.

Nos discussions avec deux distributeurs Bavaria en France et deux courtiers en Hollande ont été plus objectives et nous ont rassurés quant à la fiabilité et la qualité de la marque.

La visite des voiliers : Le choix d'un voiliers fait d'abord appel à toute  la subjectivité, on aime ou on aime moins et les avis peuvent être bien différents. Voici l’exemple de notre première visite :
Maramu du chantier Amel
C’est en  Hollande que nous avons visité, ensemble, les premiers bateaux... J’avais fait l’erreur de montrer les photos publicitaires du Bavaria 42 à la famille. Ces photos retouchées montrent une cabine qui semble deux fois plus grande... Nous partions également de notre habitude des espaces de rangement d'un Maramu.
Nous avons commencé par visiter un Bénéteau 43. J’en avais déjà vu un à Nieuport et je le considérais comme le maître choix : Intérieur spacieux, boiseries soignées, hublots en amande, lumière, en un mot, un très beau bateau. Dominique ne disait rien... moi j’aimais.
C’est ensuite dans la voiture que j’ai pris un grand sceau d’eau froide : ‘Mais tu as vu ? Il y a très peu de rangement ! Et où va-t-on ranger la vaisselle, les casseroles et la nourriture ? Rappelle-toi le volume des courses pour seulement une semaine sur le Maramu avec les deux garçons et tout ce qu’ils mangent. Et les litres de lait, les bouteilles d’eau, les boîtes de conserve, le pain, le ris, les pâtes pour trois semaines ? Et il y a encore les fruits et les légumes, tu vas les mettre où ? Il faut croire que tous ces gens ne mangent qu’au resto. Et t’as vu les penderies ? Deux cirés et c’est plein ! Et tout le matériel pour naviguer, les huit défenses et le vélo pliable.'

1965
J’avoue que moi, je n’avais pas remarqué ça. Le Bénéteau 43 manque nettement de volume de rangement, mais nos remarques étaient exagérées. Pour les rangements, je me demandais simplement comment mes parents et surtout ma mère avaient fait, il y a 40 ans pour que nous puissions naviguer et loger un mois à 4, en famille sur un Edel 2 de 5,5 mètres …

Mais, plus globalement, ne faisions-nous pas fausse route? Et si tous ces voiliers de grande production, (qu'à force de les voir nous dépasser par petit temps, nous avions, depuis le pont du Maramu, qualifiés de tupperwares), n'étaient que de grosses caravanes, privilégiant l'apparence d'espace et conçues pour la location et la vie dans les marinas?
Ne fallait-il pas se diriger vers un autre type de voilier, plus proche d'un Amel, d'un Najad, Contest, Halberg Rassy ou Ovni en acceptant de faire un investissement financier nettement plus important? Nous n'avions pas encore de réponse.