dimanche 30 novembre 2014

Croisière d'octobre aux Canaries



La Palma - Tenerife

Attirée par le volcan et les promesses de trekking, Dominique souhaite y passer une semaine de vacances sur l'île de Tenerife. Le voilier est à La Palma; je commence ce séjour par un convoyage en solitaire. 

Après une préparation du bateau, sous la chaleur écrasante de ce mois d’octobre, agrémentée de petits restaurants de poison chaque soir, j’appareille vers La Gomera un petit matin, mais grasse matinée oblige, un peu trop tard.






























Après une traversée tranquille, au moteur, puis sous voiles par vent très léger, arrivée à La Gomera où je réussi tout juste à jeter l’ancre dans une baie du SE de l’île avant l’obscurité totale. 
Le lendemain, je me sens vraiment retiré du monde et je n’ai plus du tout envie de partir. 

C’est donc après une seconde nuit que je mets le cap sur Tenerife : anticyclone, pas de vent, moteur encore... Après quelques hésitations je décide de modifier le cap et de ne pas aller vers Garachico , sur la partie NW de Tenerife, car une houle de 2,5 m risquerait de rendre l’entrée difficile. Quelques globicéphales plus tard, entrée dans la Marina Del Sur, à Las Galletas, située sur la pointe sud de l’île, petite ville peu touristique avec tout ce dont on peut avoir besoin. Pas de problème pour louer une voiture et attendre Dominique en allant jouer au golf. 





Dès le premier soir, au bout du ponton, je tombe sur Marcel, que j’avais déjà rencontré à Agadir et 
avec qui nous avions fait une fête mémorable. Et rebelotte, il m’invite à dîner à son bord pour une grosse fête à 4, avec Christian du magasin de plongée et une amie. La soirée se terminera très tard au bar sur la plage où un cubain donne un très bon concert de Salza… C’est avec un peu mal au crâne que j’accueille Dominique, trop peu d’heures plus tard, à l’aéroport.


Le lendemain de son arrivée, nous décidons de prendre la voiture pour faire un petit tour de l’île. Le passage d’un front froid apporte des déluges de pluies exceptionnels, qui créent des torrents d’eau et de boues sur le nord de l’île qui bloquent les autoroutes en déposant des tas de très grosses pierres. Plus moyen de rentrer, les routes sont coupées. Nous parvenons à nous réfugier à Puerto de la Cruz. Cela commence mal. 


Le reste de la semaine sera consacré à de nombreux trajets de trekking dans l’île. Superbe ! La zone du volcan du Teide, troisième plus grand cratère du monde, vaut le voyage.


















Nous passerons également une nuit au mouillage au bas de la vallée de Marcas, un peu après Los Gigantes. Mouillage au pied de hautes falaises de lave, bien abrité du NW à NE, à conseiller ! Visite également de la zone des globicéphales sur le cote SW de Tenerife, qui affectionnent la zone des profondeurs de 1000 m. Il y en a beaucoup et il est difficile de les rater car ils sont balisés par les bateaux de touristes.









Mais tout a une fin et Dominique repart, avec regrets, vers Bruxelles.


Tenerife - La Gomera

Changement de genre… Après une longue après midi de golf, j’accueille Yves R. et Jacques P. pour une croisière qui sera nettement plus ‘virile’. Pas de femmes à bord d'abord, mais surtout, les alizés renforcés des Canaries sont de retour…





































Dès le lendemain, après un peu d’avitaillement et le plein de diesel, nous appareillons vers La Gomera. Dès le Cap sud de Ténériffe, nous rencontrons 25 puis 30 nœuds  de vent d’Ouest qui nous poussent à 7 nœuds vers La Gomera. (Trinquette gréée en mer par Yves qui s’envole sur une vague et aboutit dans les filières, il aime ça !).  On mouille en fin de journée dans une baie bien abritée et hop, tous à l’eau qui doit faire aux environs de 25°. Nous en profitons pour continuer le carénage que j’avais déjà bien commencé, mais les salissures nous coûtent un demi-nœud. 

Le lendemain, journée de repos. Lecture, baignades et préparations, par Yves, de super repas. Mais, juste après le dîner du soir, alerte générale : plus de vin, plus de bière et plus de whisky. Il faut trouver un port. Nous partons donc, après une bonne nuit, vers Valle Gran Rey, à quelques 15 miles et jetons l’ancre au pied de superbes falaises, juste avant le port et la petite ville. 








La Gomera - Hierro

Nous y amarrons, le lendemain pour deux heures. Pour cette durée, c’est gratuit nous annonce le chef de port. Vivres, visite de la ville et apéritif… Vers 11 heures, appareillage, sans vent, vers La Restinga à Hierro. Celui-ci ne se lèvera pas et c’est encore au moteur que nous prenons la dernière place (il y en a moins de 10) au ponton juste à la tombée de la nuit.  Juste à temps pour aller manger un poisson grillé chez El Refugio, arrosé d’un blanc local de très bonne tenue.

La visite de la ville le jour suivant nous mènera au musée consacré à la dernière éruption de 2010 – 2012. Une charmante jeune dame nous donnera force explications en Espagnol avant de comprendre que nous n’en comprenons que la moitié. Hierro est très peu touristique et était considérée par les anciens comme le bout du monde, Franco y déportait les opposants. On se sent bien au bout du monde, nous sommes au point le plus au sud du voyage et il va nous falloir en revenir…




























Hierro - La Gomera

Yves repart lundi, il faut se rapprocher de Tenerife où il a son avion. C’est donc le vendredi que nous décidons de retourner à La Gomera. Il fallait s’en douter, les Gribs l’avaient annoncé, la météo a changé.  Il y a déjà eu quelques rafales dans le port. Différentes sources annoncent 4 à 5 de N- NE se renforçant en soirée à 6. Ce sera donc du près serré et très fort... Dès la sortie du port, le matin à 8 heures, nous encaissons 30 nœuds de vent. Trinquette et Gv bien arrisées, puis encore plus arrisée. Et bingo, cela monte progressivement à 38 puis 43 nœuds . 7 à 8 beauforts rafales à 9, au lieu de 4 à 5. Bienvenue aux Canaries. Heureusement, la mer est moins forte que le vent (qui est local), mais même sans fetch, les vagues sont bien formées et très courtes ; cela mouille et ça secoue l’équipage qui se sent dans une machine à laver!

Le voilier est un peu surtoilé, (trinquette et toute petite grand voile à ‘5’ ris) mais il se comporte comme toujours parfaitement et nous continuons sous pilote automatique. Traversée très inconfortable qui, malgré un vent légèrement adonnant, nous entraîne loin au sud de l’île. Au moment où, fatigués de ces 35 à 40 nœuds de vent réels qui en plus semblent augmenter encore, nous envisageons de prendre un ris dans la trinquette, comme toujours aux Canaries, le vent tombe quasi totalement au sud de La Gomera et nous permet de rejoindre notre mouillage après 4 heures de moteur vers le Nord. Bien secoués par la houle qui n’a pas encore compris qu’il n’y a plus de vent. Repas à l’ancre, bien mérité pour l’équipage fourbu et cassé par la traversée. 


Dure nuit où chacun ira contrôler régulièrement la tenue de l’ancre car nous encaissons de fortes rafales en provenance de la terre, bien sûr, cerise sur le gâteau,  de directions variées avec de beaux rappels sur la chaîne. 
Au petit déjeuner, nous deviserons sur ces nombreux plaisanciers qui ont abandonné la voile après avoir découvert les ‘doux alizés’ des Canaries… On les comprend très bien.


Comme rien ne doit se calmer et que le vent est même nettement plus fort, nous décidons de partir tôt vers la marina de San Sebastian de la Gomera. Deux heures de moteur dans un vent contraire de 30 à 48 nœuds vrais (ben oui, comme ils annoncent 6 BF on en prend 7 à 9) en longeant et rentrant dans chaque baie pour s’abriter de la mer qui longe l’île. Dans le port, (où bien abrités il y a peu de vent), nous découvrons des tas de bateaux qui se préparent à la grande traversée. Comme l’année passée aux Madères, beaucoup de familles avec enfants.


























































Lundi, jour de départ d’Yves et annonce de la fin du vent fort (prévu de passer de 6 à 4 bf) juste à l’heure de son ferry. Pourtant, le vent a tourné et les rafales continuent de secouer tous les voiliers dans le port en générant un bruit de drisses et un grondement sourd. Après un petit déjeuner copieux, nous l’accompagnons à son ferry et suivons son départ avec de grands signes de mains. Il nous manque déjà.


La Gomera - La Palma

Après une bonne journée de visites et de flâneries dans San Sebastian, en route pour La Palma. La météo annonce un vent de NNE de 3 à 4 BF. Nous décidons de passer au nord de La Gomera et c’est sous 30 nœuds de vents que nous remontons au moteur et petite GV pas assez plate (elle vieillit) pour pouvoir enfin naviguer à la voile. Après le cap NE de l’île, le vent descend à 18 nœuds et nous voilà à 6 noeuds au près. Tenerife et le Teide sont sur l’arrière, La Goméra à bâbord et La Palma se devine déjà devant. Magnifique traversée ! 

Vers le milieu, Jacques aperçoit légèrement sur tribord des ‘crasses sur l’eau’. De plus près, la mer souffle. Des cachalots ! Comme ils ont priorité car ils arrivent par tribord, nous devons faire un petit détour pour laisser passer une famille dont un petit à quelques 20 mètres du bateau. 
































A 10 milles de Santa Cruz de La Palma, comme prévu, le vent forcit. A nouveau la trinquette car nous  sommes au près serré. Et nous encaissons, une fois de plus, les vents d’une des zones d’accélération à 38 nœuds vrais …


Le lendemain, un voilier rentrera dans le port étai cassé, avec l’enrouleur tourné autour du mat et du patara, le génois en lambeaux… Sympathiques conditions de navigation aux Canaries. Il faut dire que la météo annonce 5 BF de NE et que cela a donc encore soufflé à 30 nœuds, toute la journée, dans le port et bien plus en mer. Avec un peu de houle (donc toujours) le port de Santa Cruz de La Palma s’agite. Mais il est à moitié vide et nous amarrons Sothis entre deux catway entouré d’une toile d’araignée d’amarres avec amortisseurs. Il ne risque rien !







La ville de Santa Cruz de La Palma vaut le voyage, elle est magnifique et témoigne d’un passé prospère.
































Dernière étape, principalement au moteur, vers Tazacorte pour un hivernage à flot. Tazacorte offre toutes les facilités, est parfaitement protégé de la mer et situé hors des zones d’accélération. Sothis va y passer l’hiver à l’eau et pourra être mis sur quai fin avril par le chantier du port. C’est un des meilleurs endroits des Canaries pour hiverner et l’île de La Palma est pour nous la plus belle de l’archipel.































Conclusions d’une saison aux Canaries : Quasi pas de mouillages, marinas souvent peu protégées du SW, et pour le vent … un voisin qui fait du charter avec un gros voilier l’a bien résumé : dès que je vois les zones d’accélération, je prends trois ris et met le tourmentin qui est toujours gréé, à poste. Et comme  en été cela peut dépasser 60 nœuds, je pars naviguer aux Acores. Mais je reviens hiverner aux Canaries car il y fait toujours doux.
Pour nous, le principal intérêt a été d’utiliser le voilier comme hôtel et de louer une voiture pour faire de superbes trekkings sur les volcans. Et de changer d’île en vérifiant  bien la météo. Nous avons, ainsi, passé une superbe année de croisière.

Enfin, pour le vent, on peut se faire une idée du vent réel en se connectant sur l’anémomètre de l’aéroport de Gran Canaria. De notre expérience, cela donne une bonne indication sur la présence et la force des accélérations, mais le vent est encore souvent sous évalué, nous y rajoutons au moins 5 nœuds :

Cliquez ici pour le site de l'aéroport: site de l'aéroport

A bientôt, Sothis, nous te retrouverons fin avril.

jeudi 31 juillet 2014

Les Canaries au mois de juillet ?



C’est à Arrecife que des habitués m’avaient dit que le vent était le plus fort en juillet et en août et que c’était une période fortement déconseillée pour les navigations. Cependant, pour des raisons professionnelles, juillet s’imposait. C’est donc avec une certaine appréhension que nous arrivons à Las Palmas de Gran Canaria pour ces trois semaines de vacances. Notre programme est bien défini : faire un maximum de randonnée dans les îles, utiliser le bateau comme 'hôtel' et tenter les traversées à chaque accalmie des alizés. Mais en principe il n'y a pas d’accalmies en été ....



Navigation tranquille de 210 miles en trois semaines



Club Nautique de Las Plamas



Nous quittons le port de la palma avec un calme plat, au moteur . Mais progressivement au cours de la descente vers le sud, le vent se lève et nous nous retrouvons à partir de l’aéroport avec un tout petit bout de génois et 45 nœuds de vent ; à nouveau ces zones d’accélération mais avec une mer bien calme pour ce vent . Sous le vent de l’île, tout se calme et nous allons passer quelques jours de repos dans les deux ports de Pasito Blanco et Puerto Morgan. Vacances de luxe, restaurants, randonnées.


Et c'est parti pour 45 noeuds !

9 noeuds avec un tout petit génois !


La location d'une voiture nous a permis de faire de grands tours dans l’île, mais de tout l’archipel, c’est celle qui nous a laissé le moins de souvenirs. Signalons quand même une très belle promenade dans les dunes de Las Palomas.
Timing parfait, une accalmie de l’alizé nous permet de traverser tranquillement vers le sud de Tenerife. Petite navigation tranquille au travers, avec de deux à quatre Beaufort.

Bien que pourvue d’un golf, la marina de San Miguel est entourée d’immeubles touristiques fort peut attrayants. Il est de loin préférable d’aller à Las Galetas, juste au sud qui, bien que mal abrité offre l’avantage d’une ville très agréable.
Nous y resterons très peu de temps parce que nous sommes attirés par les deux plus belles îles de l’archipel, La Gomera et La Palma. Elles tiendront toutes de leurs promesses en nous offrant de superbes randonnées.



30 noeuds au près pour mériter La Gomera


San Sebastian de La Gomera est une petite ville très agréable qui offrait un point de départ parfait pour aller randonnée dans la végétation des sommets. L’il offre également plusieurs possibilités de mouillage à l’est de San Sebastian. Nous y passerons quelques nuits avant de traverser vers La Palma.






Tazacorte est un port parfaitement abrité et c’est sans hésitation que nous décidons d’y laisser Sothis pour toute la saison d’hiver. 


Tazacorte


L’île de la palma et de notre point de vue la plus belle de l’archipel et nous nous souviendrons encore longtemps des magnifiques randonnées sur les sommets de la Caldera.








Au final, d’excellentes vacances, avec un vent relativement clément lors de chacune de nos traversées. D'après radio ponton  à Tazacorte nous avons eu de la chance car il est rare d'avoir si peu de vent en été.





samedi 31 mai 2014

Madères - Canaries via Agadir - 900 miles en début de saison





C'est à la toute fin de mars, nous arrivons, Paul et moi à Funchal. Nous comptons prendre le le ferry du lendemain, vers Porto Santo où Sothis nous attend sagement sur son ber. Mais le ferry est supprimé pour cause de tempête... Allons-y donc en avion! Après une longue attente à l'aéroport, l'avion est supprimé à cause de la même tempête. Plus aucun mouvement aérien sur l'île; les vols sont tous détournés vers les Canaries. Après une nouvelle nuit à l'hôtel, un vol bien secoué nous amène, enfin, à Porto Santo.



Nous commençons immédiatement le travail et la liste des choses à faire est très longue. Antifouling, vidange du moteur, remplacer les filtres, acheter les vivres, nettoyages et entretiens divers, ... Cette préparation va durer exactement une semaine et sera, au final, avec une ambiance de vacances, très agréable. Epinglons également les talents culinaires de Paul. De plus chaque soir, vers 18 heures nous allons à pied jusqu’à la ville. Nous profitons des différents bars pour l'apéritif et nous passons ensuite au restaurant où en l’absence de touristes, nous sommes à peu près les seuls clients étrangers.




Confirmation, également que Porto Santo est un endroit parfait pour hiverner sur le quai.











Et c’est le 6 mai que nous nous élançons vers Agadir. Les pilot charts pour le mois d’avril sont
respectés et la fenêtre météo est parfaite. Nous partons donc vers 11h30 au moteur avec une toute petite brise et une petite houle d’Est d’un mètre. Vers 20 heures, la brise de NE est suffisante pour arrêter le moteur. Le lendemain à midi nous aurons parcouru 142 milles. Au petit matin du troisième jour, nous passons le cap Rhir et entrons dans la baie d’Agadir. Mais le brouillard tombe et il nous oblige à naviguer au radar. On nous dira, plus tard, qu'il est présent lorsqu'il fait très chaud à terre.

Nous enregistrons de très nombreux échos liés à toutes les petites barques de pêche, mais parvenons à passer à travers elles sans problème. Au bout d’un temps un plus gros écho, vient vers nous. Nous modifions le cap pour l’éviter, mais il change de cap également et reste en route de collision. Nous changeons à nouveau de cap, plus fortement et le radar nous indique qu’ils virent à nouveau vers nous et le marpa du radar enregistre une pointe de vitesse de 22 nœuds. 22 nœuds, pas d'AIS ?? Je me rappelle alors qu’à chaque entrée des ports d’Afrique du Nord, j’ai été accueilli par des patrouilleurs militaires. Et effectivement nous ralentissons le voilier et découvrons notre patrouilleur qui passe à une trentaine de mètres devant nous.

En se rapprochant de la terre le brouillard se lève et nous nous amarrons, vers midi, au ponton de la Marina. Nous avons passé trois jours, d'une navigation bien tranquille, pour parcourir ces 380 miles.


Agadir















La Marina d’Agadir est à conseiller pour un arrêt et offre tout le confort souhaité. Attention cependant à l’hivernage car le même train de houle du 13 décembre 2013, qui a fait tant de dégâts à Madère, a sévi ici. Le responsable du port nous a expliqué qu’au plus fort de la houle, le port se vidait comme un lavabo à la fréquence de la houle et qu’il pouvait à certains moments découvrir les fonds de vase avec les bateaux qui s'échouaient. Heureusement, en dehors de quelque pontons cassés il y a eu peu de dégâts.

Dès notre entrée, un assistant du chef de port nous indique que nous n’avons pas de pavillon de courtoisie Marocain. Il nous propose de nous en trouver un, ce que nous acceptons. Une heure plus tard, nous recevrons un pavillon non réglementaire que nous payerons largement, en allégeant le bar du bord.

Cette escale nous a plu, nous y sommes restés une semaine et nous avons loué une voiture pour visiter Essaouira, Marrakech et plus au sud, Tafraoute.

Nous avions hésité à nous amarrer à Essaouira où, il y a 35 ans, j’avais déjà passé trois semaines très inconfortables, sur un voilier de 11 m. Cette nouvelle visite du port nous confirme que nous avons bien fait d’aller directement sur Agadir et de visiter cette très belle ville en voiture.


Essaouira


Nous nous souviendrons longtemps de la mémorable soirée passée avec Jean-Pierre et Nadine qui ramènent leur grand ketch en Nouvelle-Calédonie ainsi qu’avec notre ami suisse Marcel qui après un hivernage sur les côtes marocaines descend également vers les Canaries.

Nous repartons le 16 avril à sept heures du matin, au moteur et sans vent. Le vent est annoncé, mais nous devrons attendre le début d'après midi pour en profiter. Il s'établi à 18 à 24 nœuds et ne nous quittera plus jusqu’à Arrecife sur l’île de Lanzarote, où nous arrivons le 17, à 19h45. Juste à temps pour aller manger au restaurant. Nous avons parcouru 227 miles.


Arrecife


Quelques jours plus tard, Paul est reparti gérer ses affaires et j’accueille Dominique à l’aéroport. Nous allons passer une semaine à visiter cette très belle île et à faire de longues randonnées sur ses sommets. J’ai, un instant, rêvé de remonter vers Graciosa pour y mouiller. Mais, comme très souvent aux Canaries, le vent commence à souffler du nord-est et nous enregistrons 30 nœuds constants dans le port. Le voilier ne servira donc que comme hôtel.

Les plages du Sud de Lanzarote




Le jardin des Cactus

La maison d'Omar Sharif





Après cette semaine de visite, retour vers la Belgique; Sothis va nous attendre un mois dans la marina d’Arrecife où il est parfaitement protégé.


Arrecife vers Gran Canaria

Retour à bord le 22 mai avec comme équipage Marie-Hélène et Jean-Paul pour descendre le long des îles de Lanzarote et de Fuerteventura et ensuite avec Jacques pour traverser vers Gran Canaria.
Nous sommes immédiatement accueillis par ce vent de 30 nœuds constants et qui amène en plus cette poussière rougeâtre qui se dépose partout.

Pour le premier jour de navigation, nous allons tenter de remonter le vent vers Graciosa, mais avec une mer assez forte et un vent de 35 nœuds, l’équipage décide assez rapidement de faire demi-tour et d’aller s’abriter à Puerto Calero. L’étape suivante sera le sud de l’île où nous passerons une nuit, bien abrités au mouillage, mais avec un vent constant de 30 à 35 nœuds. Nous passons le reste de la semaine à jouer au golf et à faire de petits ronds dans l'eau autour du port de Playa Blanca.

La descente le long des côtes de Fuerteventura sera rapide, avec un bon vent fort du NE. Mais nous bénéficierons d’une accalmie ce qui nous  donnera une belle traversée tranquille, du sud de l’île vers Las Palmas de Gran Canaria. Il nous faudra quand repasser à la trinquette pour finir cette traversée au près avec 32 nœuds de vent. 

Bienvenue dans les zones d’accélération du vent des Canaries. Nos trois équipiers, qui étaient venus dans l'espoir de navigations tranquilles et de douces soirées au mouillage ne repartent pas avec un souvenir indélébile... Il faut dire en plus, qu'avec ce vent, les températures ressenties sur l'eau, sont assez froides.


Zones d'accélération du vent aux Canaries: à vos tourmentins !





Nos conclusions sont claires et correspondent à ce que j'avais expérimenté il y a 35 ans: les Canaries sont très venteuses, il n’y a quasi pas de possibilité de mouillage et beaucoup de ports ne sont pas vraiment protégés du Sud-Ouest. Nous allons donc utiliser le voilier comme hôtel itinérant et notre activité principale consistera à visiter ces très belles îles, de préférence grâce à de longues randonnées. Nous avons également découvert le golf cet hiver, pourquoi ne pas marier voile, randonnées et golf?





Sothis restera amarré dans le port de Las Palmas jusqu’aux vacances de juillet. Ce port est tout a fait sécurisé et peu coûteux. 

lundi 17 mars 2014

Hivernage à Madère et en route pour 2014




Le réveil de la nature et des envies de navigations


2013 et projet 2014 et 2015
Voici la fin de l’hiver, la neige des sports d’hiver est fondue et oubliée, le soleil a déjà bien entamé sa course vers le tropique du Cancer,  la nature se réveille et avec elle les projets de navigation.

En 2014, nous allons poursuivre notre tour des îles de l’Atlantique en trois ans.

Mais commençons par le récit de la fin de 2013...



2013

Mai 2013, départ du BRYC
Première étape dans notre projet, la croisière 2013 nous a amenés du Bruxelles Royal Yacht Club jusqu’à Madères en faisant un détour le long de la côte sud de l’Espagne où Éole nous a envoyé des vents forts et contraires, nous obligeant à faire demi-tour juste avant Gibraltar. Il y a eu, ensuite, la traversée vers les Madères. Une belle croisière de 2.745 miles relatée dans les billets précédents.



Visite de Madères

Un séjour de deux semaines en octobre nous a permis de découvrir les beautés de ces îles à partir de la belle marina de Quinta do Lorde.

Arrivée à Madère depuis Porto Santo

Nous retiendrons particulièrement la promenade au sommet de l'île, où nous avons eu la chance de ne pas avoir de nuages.



 Ensuite les randonnées le long des canaux d'irrigations à travers les forets de lauriers.



Et enfin Funchal et son marché couvert



D'autres photos sont à la fin de ce billet.



Hivernage à sec à Porto Santo

Après la visite de Madère, retour à Porto Santo pour l'hivernage de Sothis. 


Zone d'hivernage à sec à Porto Santo

S’il est possible d’hiverner à flot lorsqu'on est présent à bord, nous avons estimé que c’était trop dangereux car les Madères (et les Canaries) peuvent subir de très fortes tempêtes d’hiver. Bonne décision, car l’une d’elles a frappé les madères en décembre 2013 (après celle de 2010) avec des vagues qui passaient bien au-dessus des digues de plusieurs ports.  26 bateaux ont coulé et la houle a occasionné des dégâts très importants dans tous les ports. Ainsi, tous les bureaux de la compagnie du ferry ont été détruits à Porto Santo. Malgré ses protections, la marina de Quinta do Lorde sur Madère a eu plusieurs pontons endommagés, mais il semble que les voiliers n’aient subit que des dommages légers.

Madères décembre 2013 

Dans quel état est Sothis ? Nelson, le responsable du port de Porto Santo, nous a rassuré et envoyé une photo, tout va bien. Il faut dire que le quai est situé tout au fond du port et que les bateaux sont placés sur des berceaux de bonne qualité et en plus, amarrés à de gros blocs de pierres. Nous le retrouverons fin mars au début de notre projet 2014.


Photo Nelson
Il existe une autre possibilité d’hiverner à sec sous l’aéroport de Madère, mais  Nelson nous a inspiré une très grande confiance. Les installations de Porto Santo nous permettent de loger à bord à sec, à proximité de sanitaires et la ville avec ses commerces est proche. Tout cela n'existe pas ou est interdit sous l’aéroport de Madères. Le travel lift de Porto Santo n’est pas du plus grand format et nous avons dû démonter l’éolienne pour pouvoir le laisser passer. Attention aussi à ne pas sortir de l’eau s’il y a de la houle dans le port, cela secoue un peu. Toute l’équipe de Nelson est très efficace et s'est occupé de tout. 



Pour 2014: Les Canaries

Nous allons commencer 2014 en avril, par la traversée de Madère vers Lanzarote. Mais Paul, l’équipier des grandes distances, estime qu’une traversée de 275 miles est trop courte pour apaiser sa soif de grands espaces. Si la météo et surtout la houle nous le permettent, nous allons donc faire un petit détour par Agadir. Comme cela entraîne une deuxième période de navigation et rallonge la route de 48 heures au moins, cela devrait le satisfaire et surtout nous permettre de profiter des charmes du Maroc. La seule formalité est d'emporter un passeport.




2014 sera plus calme en navigation et nous allons consacrer cette année à visiter les îles Canaries. Nous souhaitons également faire des trekkings sur La Gomera et La Palma.


En fonction de la sécurité des ports, le voiler restera à flot une grande partie de l’hiver, ce qui nous permettra de naviguer  sur la totalité de l’année. Tazacorte sur La Palma nous attire beaucoup pour cet hivernage, mais ce sera peut-être Las Palma de Gran Canaria après le départ de l’ARC.


2015 Les Acores

Comme nous ne traversons pas, il nous faut bien remonter et nous le ferons via les Acores ou nous passerons toute la saison. Sothis pourrait y hiverner avant une traversée vers la Méditerranée début 2016. 



Quelques photos de Madère