C'est à la toute fin de mars, nous arrivons, Paul et moi à Funchal. Nous comptons prendre le le ferry du lendemain, vers Porto Santo où Sothis nous attend sagement sur son ber. Mais le ferry est supprimé pour cause de tempête... Allons-y donc en avion! Après une longue attente à l'aéroport, l'avion est supprimé à cause de la même tempête. Plus aucun mouvement aérien sur l'île; les vols sont tous détournés vers les Canaries. Après une nouvelle nuit à l'hôtel, un vol bien secoué nous amène, enfin, à Porto Santo.
Nous
commençons immédiatement le travail et la liste des choses à faire est très
longue. Antifouling, vidange du moteur, remplacer les filtres, acheter les
vivres, nettoyages et entretiens divers, ... Cette préparation va durer
exactement une semaine et sera, au final, avec une ambiance de vacances, très agréable. Epinglons également les talents culinaires de Paul. De plus chaque soir, vers 18 heures nous allons à pied jusqu’à
la ville. Nous profitons des différents bars pour l'apéritif et nous passons ensuite au restaurant où en l’absence
de touristes, nous sommes à peu près les seuls clients étrangers.
Confirmation, également que Porto Santo est un endroit parfait pour hiverner sur le quai.
Et c’est le 6 mai que nous nous élançons vers Agadir. Les pilot charts pour le mois d’avril sont
respectés et la fenêtre météo est parfaite. Nous partons donc vers 11h30
au moteur avec une toute petite brise et une petite houle d’Est d’un mètre. Vers
20 heures, la brise de NE est suffisante pour arrêter le moteur. Le lendemain
à midi nous aurons parcouru 142 milles. Au petit matin du troisième jour, nous
passons le cap Rhir et entrons dans la baie d’Agadir. Mais le brouillard tombe et il nous oblige à naviguer au radar. On nous dira, plus tard, qu'il est présent lorsqu'il fait très chaud à terre.
Nous enregistrons de très nombreux échos liés à toutes les petites barques de pêche, mais parvenons à passer à travers elles sans problème. Au bout d’un temps un plus gros écho, vient vers nous. Nous modifions le cap pour l’éviter, mais il change de cap également et reste en route de collision. Nous changeons à nouveau de cap, plus fortement et le radar nous indique qu’ils virent à nouveau vers nous et le marpa du radar enregistre une pointe de vitesse de 22 nœuds. 22 nœuds, pas d'AIS ?? Je me rappelle alors qu’à chaque entrée des ports d’Afrique du Nord, j’ai été accueilli par des patrouilleurs militaires. Et effectivement nous ralentissons le voilier et découvrons notre patrouilleur qui passe à une trentaine de mètres devant nous.
En se
rapprochant de la terre le brouillard se lève et nous nous amarrons, vers midi, au ponton
de la Marina. Nous avons passé trois jours, d'une navigation bien tranquille, pour parcourir ces 380
miles.
Agadir |
La Marina d’Agadir est à conseiller pour un arrêt et offre tout le confort souhaité. Attention cependant à l’hivernage car le même train de houle du 13 décembre 2013, qui
a fait tant de dégâts à Madère, a sévi ici. Le responsable du port nous a
expliqué qu’au plus fort de la houle, le port se vidait comme un lavabo à la
fréquence de la houle et qu’il pouvait à certains moments découvrir les fonds de
vase avec les bateaux qui s'échouaient. Heureusement, en dehors de
quelque pontons cassés il y a eu peu de dégâts.
Dès notre
entrée, un assistant du chef de port nous indique que nous n’avons pas de
pavillon de courtoisie Marocain. Il nous propose de nous en trouver un, ce que nous
acceptons. Une heure plus tard, nous recevrons un pavillon non réglementaire que
nous payerons largement, en allégeant le bar du bord.
Cette escale
nous a plu, nous y sommes restés une semaine et nous avons loué une voiture
pour visiter Essaouira, Marrakech et plus au sud, Tafraoute.
Nous avions
hésité à nous amarrer à Essaouira où, il y a 35 ans, j’avais déjà passé trois semaines très
inconfortables, sur un voilier de 11 m. Cette nouvelle visite du
port nous confirme que nous avons bien fait d’aller directement sur Agadir et
de visiter cette très belle ville en voiture.
Essaouira |
Nous nous
souviendrons longtemps de la mémorable soirée passée avec Jean-Pierre et Nadine qui
ramènent leur grand ketch en Nouvelle-Calédonie ainsi qu’avec notre ami suisse Marcel
qui après un hivernage sur les côtes marocaines descend également vers les
Canaries.
Nous
repartons le 16 avril à sept heures du matin, au moteur et sans vent. Le vent est annoncé, mais nous devrons attendre le début d'après midi pour en profiter. Il s'établi à 18 à 24 nœuds et ne nous quittera plus jusqu’à Arrecife sur l’île de
Lanzarote, où nous arrivons le 17, à 19h45. Juste à temps pour aller manger au
restaurant. Nous avons parcouru 227 miles.
Arrecife |
Quelques
jours plus tard, Paul est reparti gérer ses affaires et j’accueille Dominique à
l’aéroport. Nous allons passer une semaine à visiter cette très belle île et à
faire de longues randonnées sur ses sommets. J’ai, un instant, rêvé de remonter vers Graciosa
pour y mouiller. Mais, comme très souvent aux Canaries, le vent commence à
souffler du nord-est et nous enregistrons 30 nœuds constants dans le port. Le
voilier ne servira donc que comme hôtel.
Les plages du Sud de Lanzarote |
Le jardin des Cactus |
La maison d'Omar Sharif |
Après cette
semaine de visite, retour vers la Belgique; Sothis va nous attendre un mois dans
la marina d’Arrecife où il est parfaitement protégé.
Arrecife vers Gran Canaria
Retour à
bord le 22 mai avec comme équipage Marie-Hélène et Jean-Paul pour descendre le
long des îles de Lanzarote et de Fuerteventura et ensuite avec Jacques pour
traverser vers Gran Canaria.
Nous sommes
immédiatement accueillis par ce vent de 30 nœuds constants et qui amène en plus cette poussière rougeâtre qui se dépose partout.
Pour le premier jour de navigation, nous allons tenter de remonter le vent
vers Graciosa, mais avec une mer assez forte et un vent de 35 nœuds, l’équipage
décide assez rapidement de faire demi-tour et d’aller s’abriter à Puerto
Calero. L’étape suivante sera le sud de l’île où nous passerons une nuit, bien
abrités au mouillage, mais avec un vent constant de 30 à 35 nœuds. Nous passons le reste de la semaine à jouer au golf et à faire de petits ronds dans l'eau autour du port de Playa Blanca.
La descente le long des côtes de Fuerteventura sera rapide, avec un bon vent fort du NE. Mais nous bénéficierons
d’une accalmie ce qui nous donnera une belle traversée tranquille, du sud de l’île vers Las Palmas de Gran
Canaria. Il nous faudra quand repasser à la trinquette pour finir cette traversée au près avec 32
nœuds de vent.
Bienvenue dans les zones d’accélération du vent des Canaries. Nos trois équipiers, qui étaient venus dans l'espoir de navigations tranquilles et de douces soirées au mouillage ne repartent pas avec un souvenir indélébile... Il faut dire en plus, qu'avec ce vent, les températures ressenties sur l'eau, sont assez froides.
Zones d'accélération du vent aux Canaries: à vos tourmentins ! |
Nos conclusions sont claires et correspondent à ce que j'avais expérimenté il y a 35 ans: les Canaries sont très venteuses, il n’y a
quasi pas de possibilité de mouillage et beaucoup de ports ne sont pas
vraiment protégés du Sud-Ouest. Nous allons donc utiliser le voilier comme
hôtel itinérant et notre activité principale consistera à visiter ces très belles îles, de
préférence grâce à de longues randonnées. Nous avons également découvert le golf cet hiver, pourquoi ne pas marier voile, randonnées et golf?
Sothis
restera amarré dans le port de Las Palmas jusqu’aux vacances de juillet. Ce
port est tout a fait sécurisé et peu coûteux.
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