Les vacances familiales débutent plus tôt que les autres
années et nous retrouvons Sothis, le 17 juin. Nous, c’est bien sûr Dominique et
moi-même, j’ai déjà eu l’occasion de dire que nos enfants ont tout autre chose
à faire…
Juin - juillet 2016 |
Nous souhaitons visiter l’archipel des Açores et ramener, ensuite, le bateau en
Angleterre dans le courant du mois de juillet. Les pilotcharts sont formelles,
les probabilités de dépressions augmentent en août et plus encore, en septembre.
L’avion nous amène de Bruxelles à Ponta Delgada et après une
bonne nuit à l’hôtel, nous prenons, à la pointe de l’aube, le petit avion qui
nous amène à Santa Maria.
Le génois est réparé, Ricardo, le patron du chantier, l’a récupéré et nous le
remercions de son service impeccable. Je comprends pourquoi beaucoup de
plaisanciers conseillent d’hiverner son bateau à terre dans l’île de Santa
Maria. C’est une bonne option.
Nous commencerons nos vacances refaisant la très belle
promenade qui part du port et longe la côte jusqu’à Baia Da Praia. Nous
terminerons par un déjeuner à l’unique restaurant local : une grosse faute de
goût baignant dans la graisse…
Et c’est le 20 juin que nous partons notre première étape
qui nous amène, après 56 milles, à Ponta Delgada. Traversée très tranquille
dont la moitié se fera sous un soleil écrasant et un calme plat absolu.
Ponta Delgada |
Nous ne souhaitons pas rester à Ponta Delgada, car nous y
terminerons les vacances, mais le vent est contraire. Cela nous permettra de
bien visiter la ville et de prendre un taxi pour nous amener à une grande
randonnée autour des lacs de Sete Citades. Il y en a deux et ils sont reliés
par une toute petite bande de terre. La légende raconte qu’ils ont été créés
par les larmes d’une princesse et d’un berger qui très amoureux furent obligés
de se séparer sur l’ordre du roi ; car on sait bien que les bergers ne peuvent
pas épouser les princesses.
Le 23 juin, l’anticyclone s’est un peu déplacé et nous
permet de rejoindre Terceira avec un long bord de près avec une vingtaine de
nœuds. Les distances sont assez grandes entre les trois groupes d’îles des
Açores. Mais à cette allure Sothis va vite et il nous faudra 15 heures pour
faire les 96 milles qui nous séparent d’ Angra do Heroismo. L’arrivée sera
superbe avec un magnifique coucher de soleil.
Arrivée à Angra do Heroismo |
Le port est complet et on nous installe sur le ponton
d’accueil qui est exposé à une belle boule. Autant nous y faire tout de suite,
nous avons rencontré cette boule dans tous les ports des Açores. Il faut
prévoir des amarres bien élastiques et des amortisseurs.
Nous voilà dans une très belle ville et nous allons y rester
quatre jours. Programme habituel : visite
de la ville et longues randonnées. Décidément ces paysages nous plaisent !
Angra do Heroismo |
Déjeuner au restaurant 'pirate' avec vue sur le port |
Les locations de voitures sont très chères et nous allons
payer de l’ordre de 75 € pour louer une smart pendant une journée. C’est
presque le prix de location d’une semaine aux Canaries. Mais la randonée sur la partie W de l'île vaut le détour.
Vue sur Sao Jorge |
L’île de Sao Jorge n’est pas très éloignée ; nous
aurons l’occasion de voir une baleine qui souffle, mais comme elle est déjà entourée
de deux bateaux de touristes, nous continuons notre route. La côte est de l’île
est très élevée avec de nombreuses cascades d’eau qui tombent dans la mer.
Quand on voit l’ingéniosité dont il fallait faire preuve aux Canaries pour
récolter l’eau, on comprend qu’ici ce n’est pas un problème.
Le petit port de Velas est à l’autre bout de l’île et il
n’est pas certain d’y trouver de la place. C’est donc avec une appréhension que
je m’approche, prêt à mouiller, mais nous serons accueillis, comme tous les autres
visiteurs, les bras ouverts par le chef de port qui nous installe le long du
quai d’accueil. Et dès le lendemain, il nous proposera une place au fond du
port.
Velas |
L’environnement est paradisiaque, c’est le plus bel endroit que nous
aurons l’occasion de visiter aux Açores. Une magnifique falaise pleine d’arbres
et de verdure s’élève à 50 m du bateau et elle est habitée par des milliers
d’oiseaux, dont des puffins cendrés. Ces derniers ont des cris tout à fait
particuliers, on dirait que ce sont des bébés qui pleurent. Ils commencent à
s’exprimer à la tombée du jour pendant deux ou trois heures. Voici un lien avec leurs cris... http://www.dailymotion.com/video/xixfhq_puffin_animals
Le jardin est juste derrière la terrasse |
Nous aurons l’occasion de faire une randonnée sur la côte
Nord, mais par un temps très couvert et pluvieux. Les paysages n’en restent pas
moins magnifiques.
Côte nord de Sao Jorge |
Au retour, notre taxiwoman nous proposera de visiter l’usine
de fromage et s’arrêtera pour nous proposer des points de vue magnifiques sur
son île et sur le port.
Nous ferons encore une dernière randonnée dans le cratère du volcan au
bout de la ville.
Enfin, c'est presque avec regret que nous décidons de larguer les amarres pour Horta. Après toutes mes
lectures ces 50 dernières années, arriver à Horta est un rêve, un
fantasme !
Arrivée à Horta |
Et bien, nous n’avons pas fort aimé.
Bien sûr, le port est sale et plein à craquer. On commence
par de très longues formalités, car il y a, comme à Ponta Delgada, tous ces
fonctionnaires qu’il faut occuper (douane, police, immigration) et qui vous
font remplir des papiers prévus pour les paquebots, qu’ils photocopient et
classent en plusieurs exemplaires …
Horta |
Ensuite, on nous propose un amarrage à couple d’un bateau
américain, sur le mur extérieur de la marina. En l’absence des propriétaires, je
m’amarre consciencieusement. À leur retour, grands commentaires, je dois bouger
les amarres, ils ne sont pas d’accord que mes cordages soient posés sur leur plat-bord,
cela va l’user et ils les éloignent avec des bouts de ficelle. Pour finir, je
suis nettement moins bien amarré. Comme tous les pêcheurs passent trop vite, faisant
des vagues, je décide de modifier une traversière pour éviter les chocs. Voici
notre voisin qui sort précipitamment son bateau pour vérifier ce que je fais,
en me donnant tous ses commentaires. Nous avons trouvé des Américains
paranoïaques !
Pour le reste, la ville est peu intéressante, mais nous
ferons quand même une randonnée agréable dans la partie ouest de l’île qui a
été nettement modifiée par l’éruption d’un volcan en 1954.
L'ancien phare devenu inutile au milieu de la lave |
J’aurai quand même passé 10 minutes sur un siège au café
Peter dans l’espoir qu’il ait été utilisé précédemment par Moitessier, Tabarly
ou un autre illustre navigateur…
C’est décidé, cette île ne nous plaît pas fort et la météo
n’est pas trop mauvaise pour rejoindre Ponta Delgada. Nous quittons Horta à
9h30 (avec notre chère voisine qui nous repousse intensément en forçant sur les
chandeliers, rontudjuuuu) pour arriver le lendemain à 10h15.
C’est la première fois que nous avons l’occasion de naviguer
24 heures à deux. Et nous aurons à nouveau une belle traversée au bon plein
avec un vent du sud sud-est de 17 nœuds.
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