samedi 12 février 2011

1. Un nouveau voilier




1996
12 ans sans voilier! C'est le temps qui a passé depuis la vente du bateau familial précédent, un Moody 346. A la date de l'achat, notre fille avait 3 semaines et ses frères 2 et 3 ans...
Depuis nous avons eu la chance de naviguer en méditerranée sur le Maramu paternel. 
L'été dernier, à Cagliari, la décision a été prise : Nous allions renaviguer dans le nord: Manche, Bretagne, Écosse, Irlande, Baltique, Norvège,... avec comme port d’attache, Bruxelles.

Il faut un bateau pour réaliser ce programme et quatre mois de recherches, réflexions et calculs nous ont entraîné vers un Bavaria 42 cruiser de quatre ou cinq ans, que nous souhaitions bien équipé. (Hélice d’étrave, radar, grand voile à enrouleur pour naviguer seul, chauffage parce qu'ici c'est utile, étai largable avec trinquette pour le plaisir de remonter dans la brise, portique, éolienne, etc). 
Nous avons bien regardé les Bénéteau, les Jeanneau, Dufour et autres, et nous sommes chaque fois revenus vers ce bateau : L'un dans l'autre il nous semblait répondre à plus de nos critères que les autres, peut-être une influence nordique...
Il n'y avait donc plus qu'une chose à faire : Analyser les quelque 40 Bavaria 42 Cruiser à vendre sur internet (novembre 2010), négocier, expertiser, et naviguer. 

Mais .... , c'est ici qu'une petite voix inquiète s'est fait entendre.... fortement influencée par les différents avis et commentaires négatifs concernant les Bavaria en particulier et les voiliers de grande série en général que l'on trouve sur les forums internet et que l’on peut entendre sur certains pontons.

Et si c'était trop beau pour être vrai ? 
Et si Bavaria et ses collègues en étaient arrivés à construire des bateaux bon marché en épargnant sur la qualité et en pratiquant un savant calcul d'obsolescence planifiée à une dizaine d'années, comme le marché automobile ? Et que penser de tous ces commentaires sur les forums internet Français, concernant les Bavarias et parfois les autres, (toujours subjectifs, et non étayés, ‘j’ai entendu que’) de problèmes de structure, de coques qui se déforment lorsqu'on pose le bateau sur sa quille, de boiseries qui gondolent, de portes qu'il faut laisser ouvertes lorsqu'on navigue ou met le bateau à sec sous peine de ne plus pouvoir rentrer dans les cabines, de safrans qui se délaminent, de quilles qui rouillent ou se détachent, de liaisons coques/pont peu solides, de chandeliers qui laissent pénétrer l'eau, de hublots qui prennent l’eau, de capot bon marché, d’accastillage sous dimensionné, etc. etc.

Cela demandait réfection avant d'agir. Voici les pistes que nous avons suivies pour tenter d'apporter quelques réponses à ces interrogations et doutes:

Les avis des utilisateurs concernant le Bavaria 42 Cruiser: Les conclusions des avis que nous avons pu trouver dans les ports et sur Internet concordent, les propriétaires de Bavaria sont satisfaits et n’ont pas de problèmes particuliers. 
Les critiques émanent principalement des forums internet Français et sont faites par des non-propriétaires (les commentaires Anglais et Néerlandais sont le plus souvent très positifs). 
Bien sûr un bateau demande un entretien continu et le principe d'Antoine vaut pour tout ce qui va sur l'eau:  'Tout équipement qui fonctionne sur un bateau est dans un état instable et tend vers un état stable de panne'
Nous avons particulièrement apprécié l'avis du propriétaire de Dartag qui nous a rassurés par sa confiance dans la construction et la structure de son bateau ainsi que de son accastillage et équipements. Voir son blog http://dartag.heoblog.com/

Tous les avis des utilisateurs concordent en ce qui concerne les qualités nautiques et le comportement en mer du Bavaria 42 Cruiser.

Les avis des distributeurs sur la qualité des voiliers: Beaucoup de ces avis nous ont semblé peu fiables. À la question de savoir pourquoi choisir leur bateau plutôt que celui d'un autre chantier, la réponse standard est qu’ils ne souhaitent pas dire du mal de leur concurrent, ce qui est déjà en dire sans le dire. Sans trop insister les critiques arrivent et portent sur des éléments souvent inexacts ou invérifiables : Un vendeur Jeanneau, par exemple, nous a conseillé de vérifier l'épaisseur du joint entre les cloisons et le roof qui était beaucoup plus épais chez Bavaria car leur découpe de bois était plus grossière. Après vérification, c'est l'inverse, arroseur arrosé. Un vendeur Bavaria lui, nous a expliqué que les bois magnifiquement polis du Bénéteau 43 étaient réalisés par une couche de papier collé: Difficilement vérifiable sans le détruire.
Notre conclusion est que l'acheteur moyen n'a pas les moyens de vérifier objectivement la qualité de construction des voiliers de grande production. Nous pensons aussi que ces vendeurs ont beaucoup de mal à promouvoir les avantages de leurs voiliers car comme ils finissent par l'avouer, les constructions se valent et les différences portent sur des éléments subjectifs comme l'esthétique et la marque. 

Les revendeurs des chantiers Français ont créé un doute sur la qualité des Bavarias contre lesquels ils ont eu du mal à aligner leurs coûts de fabrication et donc leurs prix. (Grand principe marketing du FUD: Fear, uncertainty and doubt).
  
Il nous semble que si l'on va vers un voilier de grande série, il faut peut-être choisir l'original qui a investi stratégiquement dans des moyens de production automatisés plutôt que les copies de ceux qui ont dû s'adapter en réaction. Le site Voile et Voiliers indique que les utilisateurs Jeanneau et Dufour ont de sérieux problèmes de service après-vente. Problèmes de qualité de fabrication?

Le marché du voilier est arrivé à maturité et il n’y a plus beaucoup plus de place que pour trois chantiers qui font du volume et des plus petits qui développent des marchés niches. Tous les autres ont disparu ou vont disparaître par faillites, rachats ou consolidations.

Nos discussions avec deux distributeurs Bavaria en France et deux courtiers en Hollande ont été plus objectives et nous ont rassurés quant à la fiabilité et la qualité de la marque.

La visite des voiliers : Le choix d'un voiliers fait d'abord appel à toute  la subjectivité, on aime ou on aime moins et les avis peuvent être bien différents. Voici l’exemple de notre première visite :
Maramu du chantier Amel
C’est en  Hollande que nous avons visité, ensemble, les premiers bateaux... J’avais fait l’erreur de montrer les photos publicitaires du Bavaria 42 à la famille. Ces photos retouchées montrent une cabine qui semble deux fois plus grande... Nous partions également de notre habitude des espaces de rangement d'un Maramu.
Nous avons commencé par visiter un Bénéteau 43. J’en avais déjà vu un à Nieuport et je le considérais comme le maître choix : Intérieur spacieux, boiseries soignées, hublots en amande, lumière, en un mot, un très beau bateau. Dominique ne disait rien... moi j’aimais.
C’est ensuite dans la voiture que j’ai pris un grand sceau d’eau froide : ‘Mais tu as vu ? Il y a très peu de rangement ! Et où va-t-on ranger la vaisselle, les casseroles et la nourriture ? Rappelle-toi le volume des courses pour seulement une semaine sur le Maramu avec les deux garçons et tout ce qu’ils mangent. Et les litres de lait, les bouteilles d’eau, les boîtes de conserve, le pain, le ris, les pâtes pour trois semaines ? Et il y a encore les fruits et les légumes, tu vas les mettre où ? Il faut croire que tous ces gens ne mangent qu’au resto. Et t’as vu les penderies ? Deux cirés et c’est plein ! Et tout le matériel pour naviguer, les huit défenses et le vélo pliable.'

1965
J’avoue que moi, je n’avais pas remarqué ça. Le Bénéteau 43 manque nettement de volume de rangement, mais nos remarques étaient exagérées. Pour les rangements, je me demandais simplement comment mes parents et surtout ma mère avaient fait, il y a 40 ans pour que nous puissions naviguer et loger un mois à 4, en famille sur un Edel 2 de 5,5 mètres …

Mais, plus globalement, ne faisions-nous pas fausse route? Et si tous ces voiliers de grande production, (qu'à force de les voir nous dépasser par petit temps, nous avions, depuis le pont du Maramu, qualifiés de tupperwares), n'étaient que de grosses caravanes, privilégiant l'apparence d'espace et conçues pour la location et la vie dans les marinas?
Ne fallait-il pas se diriger vers un autre type de voilier, plus proche d'un Amel, d'un Najad, Contest, Halberg Rassy ou Ovni en acceptant de faire un investissement financier nettement plus important? Nous n'avions pas encore de réponse.

2 commentaires:

  1. Pourquoi se séparer d'un Maramu ? Pour ma part j'ai possédé 11 voiliers différents dont un Maramu dans les années 1990, un HR36, un Sun Fizz, un Wauquiez, des Dufour...et puis un Maramu acheté en 2014 dans un état parfait et je l'ai remis à niveau (moteur neuf, mats, électronique, epoxy... C'est un bateau neuf qui me revient à 180k€ (le prix d'un 10m neuf équipé) et c'est pour nous le bateau étalon: confort absolu, fiabilité, dog-house abrité du soleil, du vent, des embruns, ergonomie assurée partout, accés idéal à tous le éléments techniques, autonomie importante (480l de GO, 1000l d'eau + dessal.) un intérieur aux vernis comme au premier jour, une trinquette électrique pour compléter l'ensemble déjà électrique et très fiable bref je ne le changerai pas même contre deux Beneteau ordinaires (je n'ai rien contre les Béneteau). Je précise que je ne suis pas sponsorisé par Amel ...hélas.
    FXL "AINHARA V"

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    1. La Maramu appartenait à mon père. Il ne jurait que par ce bateau comme vous. J'ai passé plusieurs mois sur ce bateau et j'ai pu en apprécier toutes les qualités.
      Je pensais me tourner vers un super Maramu à peu près à cette époque ci (2018). Je ne le ferai pas. Après 10 ans sur un Bavaria 42, soit je le garde, soit je vais vers un vision 46. Ce sont des bateaux qui en dessous de 20 noeuds et toujours au près serré, tournent littéralement autour de ces camions. Les sensations de barre et de vitesse que j'ai sur mon bavaria me ravissent. Mais je comprends bien pourquoi on aime les Amel!

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