mardi 18 octobre 2011

Grand Retour vers Bruxelles


Il est toujours difficile de décider de la date de fin de saison. La date du grand retour était fixée pour le WE des 14 et 15 octobre et personne ne pouvait savoir que c'est à peu près à cette date que l'été allait enfin commencer.

Le grand retour est organisé chaque année par le Bruxelles Royal Yacht Club, BRYC,et consiste à ramener en flottille tous les voiliers qui souhaitent hiverner au port de Bruxelles.
Bruxelles est un port de mer que l'on peut accéder en suivant l'Escaut jusqu'après Anvers et ensuite par le canal Bruxelles - Charleroi qui offre un tirant d'air largement suffisant pour nos voiliers. Le trajet de 80 milles se fait en deux jours. Avec un bon calcul de marée, on bénéficie d'un courant favorable jusqu'à l'entrée du canal.




C'est donc le samedi 14 vers 10 heures du matin qu'une flottille de quelque 15 bateaux s'élance sur l'Escaut en direction d'Anvers. Le vent faible est contraire et nous ferons la plus grande partie du trajet au moteur. Nous sommes cinq à bord: Nous avons le plaisir d'accueillir Alain qui en plus d'organiser ce retour est également le chef de port. Il y a aussi Aurore et Véronique.


Le voilier école, Zenobe Gramme rejoint la flottille en fin de matinée. Ce voilier appartient à la force navale belge et est parrainé par le Bryc. Il fête ses 50 ans cette année et rejoint le Bryc pour participer à une réception organisée en son honneur.

La navigation sur l'Escaut demande une veille attentive parce que tous les cargos qui vont et viennent d'Anvers naviguent dans une passe relativement étroite; il est demandé aux voiliers de bien s'écarter et de naviguer en dehors de la passe lorsque c'est possible. Malgré cela, ces énormes bateaux passent souvent à quelques dizaines de mètres de nous.

Bancs de sable, paquebots et régate ...

Coïncidence d'agenda, c'est ce samedi que la régate Antwerprace est organisée. Elle compte 250 voiliers qui vont louvoyer entre Bresquens et Anvers. Comme il s'agit d'une régate organisée tous ces voiliers ont priorité. Nous allons passer deux heures difficiles à les éviter entre les paquebots et les bancs de sable. Certains équipages développent des comportements franchement agressifs, en nous sifflant et en nous demandant de disparaître par de grands signes. Mais à chaque changement de cap pour éviter un voilier nous en gênons plusieurs autres ce qui rend très vite la situation cornélienne car sans priorité, nous sommes toujours en tort. Agressé de la même façon, le Zenobe Gramme va s'éloigner en mettant ses machines en avant toutes pour éviter tout risque d'abordage.

La centrale nucléaire de Doel et la régate

Heureusement, le manque de vent oblige les organisateurs à raccourcir le trajet et nous arrivons donc en début de soirée dans l'écluse qui nous donne accès au canal. Nous passons la nuit dans un petit club local où nous pourrons manger tous ensemble au restaurant. Nos amis de la section motonautique sont venus de Bruxelles pour nous accueillir.

Notre 'Haven Meester' (chef de port) à côté du Zenobe Gramme dans l'écluse

Et c'est donc une bonne trentaine de bateaux qui démarre le dimanche matin pour rejoindre Bruxelles. Le trajet comprend une écluse avec une différence de niveau de 9 mètres et une dizaine de ponts ouvrants.

En 2011, l'été commence en octobre


Rangement des voiles et fin de saison

Nous arrivons au Bryc vers 16 heures et terminons la journée par un verre sur le Zenobe Gramme.
Voici donc la fin de notre première saison où Sothis a parcouru 2.350 milles!


mardi 20 septembre 2011

De Brest à Nieuport


C’est le vendredi 2 septembre que je quitte Bruxelles en train pour rejoindre le bateau à Brest et le préparer. Cédric, le fils aîné et son ami Tanguy arrivent à bord le samedi soir: Nous formons ainsi un équipage composé de trois économistes. (Ne dit-on pas que les pommes ne roulent pas loin de l'arbre?)

Test du matériel de sécurité

Notre projet était de traverser de Brest jusqu'aux îles Scilly, mais cela commence fort car la météo annonce le passage d'une forte perturbation. Il nous reste une petite journée avant son passage. Tant pis pour les Scilly, progressons le long de la côte française.


Dimanche 4 sept Brest AberWrac’h
La journée commence avec un petit vent contraire et nous naviguons au moteur jusqu'à la pointe de Saint Mathieu. Nous rencontrons ensuite un fort courant contraire. Heureusement le vent de sud-ouest va se lever progressivement et atteindre 28 nœuds et nous permettre d'entrer dans la rivière vers 18 heures.
Et c'est durant la nuit que la dépression prévue arrive. Nous aurons une belle journée de soleil le lundi ce qui nous permettra de faire une belle promenade le long de la rivière.





Le front passera le mardi accompagné de pluies et d'un vent de huit à neuf qui nous obligera à rester une deuxième journée au port.
Cela nous permettra de fêter dignement l'annonce de la réussite des examens de Cédric.


Mercredi 7 sept AberWrac’h – Tréguier
Les prévisions météo du mercredi sont plus clémentes et annoncent un vent d'ouest de quatre à cinq sur la côte française mais beaucoup plus fort sur la côte anglaise. Nous décidons donc à nouveau de ne pas traverser la Manche et de continuer notre route vers Tréguier.  Une grosse mer s'est formée pendant trois jours et c'est une énorme houle qui nous accueille à la sortie de la rivière. Ajoutez un petit vent d'ouest et vous avez tous les ingrédients pour être roulés dans tous les sens. Après avoir essayé les différentes combinaisons de voile nous continuons avec le génois seul. Je me suis bien sûr dit à plusieurs reprises qu'il serait temps de mettre le spi, mais le bateau avait des mouvements tellement désordonnés que je suis resté sagement dans le cockpit à lutter contre un mal de mer naissant… De toute façon j'aurais dû l’enlever très vite car le vent va à nouveau monter et c'est avec 30 nœuds de vent qui devient contraire à l'entrée de la rivière, que nous progressons vers Tréguier pour nous amarrer au ponton. Belle navigation de plus de 70 milles.

Tréguier


Jeudi 8 sept Tréguier Guernsey
Après une visite de la belle ville médiévale et la descente de cette magnifique rivière, notre traversée se fera sous un bon vent de 5 à 6 Bf qui nous permettra d'atteindre une vitesse de sept à neuf nœuds. Nous arriverons au port St Peters dans une bruine réduisant la visibilité à moins d'un demi-mille. Sothis s’amarrera pour la troisième fois, cette année, au même ponton et nous ne descendrons même pas à terre car la marée nous oblige à repartir le lendemain à 5 heures.


Vendredi 9 sept Guernsey – Yarmouth (Île de Wight)
Le temps de prendre un bon petit déjeuner et de s'habiller chaudement, c’est à 5:30 que nous quittons le port. Le vent nous permet d'atteindre Aurigny très rapidement et nous continuons notre route sous spi vers l'île de Wight avec le passage du rail des cargos.
Bien que le temps soit clair et ensoleillé, nous percevons des cornes de brume sur notre bâbord juste avant de nous engager dans la première partie du rail: Nous le traversons sans encombre avec quelques paquebots qui passent à grande distance. Cette première partie permet à Cédric, qui a passé une bonne partie de son adolescence à devenir expert en  jeux vidéo, à s’initier et à rapidement devenir spécialiste de l’AIS. Je lui explique bien que la différence avec un jeu vidéo, c’est qu’ici on ne peut pas recommencer la partie si on est 'game over' …

À notre arrivée dans la deuxième partie du rail, un grand nuage de brouillard s'installe et réduit la visibilité à moins d'un quart de mille. Je l'ai déjà dit : je déteste le brouillard. Commençons par affaler le spi…
Heureusement le récepteur AIS est une merveille ! Nous détectons tous les cargos longtemps avant leur passage et pouvons aisément savoir quand et à quelle distance ils vont nous croiser. Pour les plus petits bateaux, l’utilisation régulière à du radar nous indique qu'il n'y en a pas…

Tous ces cargos passent à plus d’un mille de nous sauf un qui arrive sur notre tribord et a un CPA (closest point of approach) de 0,6 mille. Nous a-t-il vus ? Cette distance de passage reste constante. Cela devrait suffire mais un critère de perfection et de sécurité me fait penser que ce n'est quand même pas beaucoup. J'essaye de m'imaginer sa position par rapport à la nôtre et fini par conclure qu'il va passer devant nous. Afin d'augmenter la distance de passage, nous prenons un cap de 30° plus à tribord. Pas de chance, quelques secondes plus tard, le CPA diminue nettement. Il y a donc erreur, c’est derrière nous qu'il va passer… Et de plus l’AIS indique qu'il commence à virer. Il a donc le cap droit sur nous. Nous avons vite repris le cap initial et réglé les voiles pour aller le plus vite possible et il est passé à 0,6 mille derrière nous ce qui nous a été confirmé par le bruit de ses moteurs. Ouf !

Où est cette ile?

La suite de la traversée a été beaucoup plus calme, au moteur et nous avons découvert l'île de Wight et les Needles vers 19:00. Un capitaine de port avec la classe et le service très ‘British’ nous indiquera notre place d’amarrage à Yarmouth où nous décidons de rester encore la journée du lendemain.
Yarmouth est une jolie petite ville et le point de départ de promenades.


Yarmouth

Je prendrais le bus le lendemain pour rejoindre les Needles et revenir au bateau par le chemin de crête et ensuite par les bois. Superbe.


Les Needles







Le soir, je découvrirai Tanguy un peu plus nerveux que d'habitude ; mais un coup de téléphone à l'université lui confirmera que lui aussi a parfaitement réussi son année. Fête !


Dimanche 11 septembre Yarmouth – Portsmouth
Le cyclone Katia a évité les États-Unis, a fait demi-tour, a traversé l'Atlantique et cette fois c'est pour nous… Nous ne risquons cependant pas grand-chose à naviguer dans le Solent et nous décidons de rejoindre Portsmouth.
L'après-midi nous permettra de visiter le Victory, voilier avec lequel l'amiral Nelson a gagné la bataille de Trafalgar en y perdant également la vie. C'est la troisième fois que je visite ce bateau et c'est à chaque fois avec le même émerveillement devant cette relique du passé.

Le Victory; les mats sont en réfection



Le château arrière avec vue sur le destroyer le plus moderne de la flotte Anglaise

Le lendemain, Katia bien présent nous bloque au port. J'en profiterai pour retourner encore une fois visiter le Victory.
Le mardi, troisième jour, encore bloqués … Katia s'est calmé mais une autre dépression suit immédiatement.  L'équipage commence à la trouver longue. Et l’English breakfast ne leur plaît pas très fort… Nous trouvons cependant un dépliant publicitaire qui nous indique que le musée du sous-marin n'est pas loin. Nous aurons la chance de visiter un grand sous-marin anglais et de se faire une idée assez réaliste de ce que devait être la vie à bord.
Nous complétons également l'approvisionnement du bateau en vivres : Avec très peu de succès car malgré la visite de trois grands magasins, nous n'avons toujours pas compris comment les Anglais font pour se nourrir. Heureusement en dehors du pain, un nous avons encore tout ce qu'il faut à bord.


Mercredi 14 septembre Portsmouth – Dover
Nous nous levons avec un dilemme : Le vent est encore fort, six à sept Bf et la météo annonce 8 vers  Douvres, la mer doit être assez démontée après 3 jours de vent, mais un anticyclone arrive ce qui nous obligera d’avancer au moteur. En plus nous ne sommes pas en avance sur le programme...




Nous décidons de partir à 8 heures avec un bon vent d'ouest qui nous permet d'avancer à 7 noeuds et plus. Notre destination n'est pas fixée, nous verrons bien. Et nous passons progressivement tous les caps pour arriver à  Douvres à 1:30 du matin. Nous avons parcouru 111 milles.

23 heures, Douvres est encore loin et l'équipage à faim.
Notez les lunettes de soleil...

Nous aurions bien continué vers Nieuport mais l'anticyclone est là et le vent est complètement tombé. La mer reste très agitée et nous secoue dans tous les sens ; nous allons la laisser se calmer.


Jeudi 15 septembre Dover - Dunkerque
Nous repartons le lendemain à midi avec le courant favorable. Comme prévu la mer s'est calmée et c'est au moteur que nous progressons sous un soleil estival.

Les falaises de Douvres


Traverser le rail des cargos avec une bonne visibilité (et l’AIS) ne présente aucune difficulté et nous aurons, au milieu de la traversée, le plaisir de voir, à la fois les côtes anglaises et françaises.
En fin d'après-midi, après une troisième visite de la douane, un vent d’Est contraire se lève et devient assez fort. En plus le courant se renverse ce qui nous amène à faire ce que l’on appelle des bords carrés; à chaque virement de bord on se retrouve à peu près au même endroit que le précédent. Nous décidons donc de rentrer à Dunkerque où je retrouve l'emplacement d'un bon petit restaurant.


Vendredi 16 septembre Dunkerque – Nieuport
Je serais bien parti en début d'après-midi, mais l'équipage est pressé car ils sont tous les deux chefs louveteaux et les activités redémarrent le samedi. C'est donc à 3:00 du matin que nous nous levons pour partir à 3:30. Comme prévu, le vent est devenu un peu plus favorable et il nous permet de faire un long bord de près serré qui nous amène rapidement à Nieuport où nous rentrons au lever du jour. Amarrage, bagages, nettoyage du bateau, le Tramway de la côte belge jusqu'à Ostende et le train jusqu'à Bruxelles : fin de croisière.




dimanche 21 août 2011

De La Rochelle à Brest



C'est le premier août que la famille est réunie et que nous sommes pour la première fois cinq à bord. Le temps de déposer ses bagages, de faire le tour du bateau et les voici tous les trois devant la télévision pour regarder le dernier épisode de secret story… Et taisez-vous svp, sinon ils pourraient rater la richesse des dialogues...



La Rochelle - Saint Martin en Ré
Nous irons ensuite visiter la ville de la Rochelle et nous approfondirons cette visite le lendemain en faisant tout le tour de la ville. 





Le mercredi, les travaux sur le bateau sont terminés et nous décidons d'aller à Saint-Martin en Ré. Il n'est possible de rentrer dans ce port qu'à marée haute et celle-ci est prévue pour 19:00. Cela nous donne le temps de partir vers le sud et d'aller d’abord faire le tour de Fort Boyard : ‘Ah, ce n'est que ça, ça a l'air plus petit qu’à la télé !’


Le vent de nord-ouest qui se lève doucement nous apportera un long bord de près jusqu'au pont de l'île de Ré et un louvoyage en compagnie d’un Dufour 44 avec qui nous ferrons la course (match nul) jusqu’au port de Saint-Martin.



Saint Martin – Ile d’Yeu
Nous repartons le lendemain avec la marée haute. La météo nous annonce un vent de sud-ouest force quatre qui doit nous permettre de rejoindre l'île d’Yeu en une étape. 

En réalité, le vent va rapidement se lever force cinq pour passer doucement à six avec des rafales à sept, le tout accompagné de pluies et d'une visibilité des plus réduites. La mer va se lever et avec elle le mal de mer pour une partie l'équipage : Conditions un peu musclées pour un début de vacances... Je ne suis pas sûr que tout le monde apprécie...


L'avantage c'est que nous ferons le trajet à sept ou huit nœuds.  Nous découvrirons l'île au tout dernier moment lorsqu'elle émergera de la bruine et de la brume.


C'est avec une météo plus clémente et même du soleil que nous ferons le lendemain le tour de cette belle île à vélo. La côte sud est particulièrement jolie avec des petits ports et de belles criques qui valent le détour.



A notre retour à bord, un échange avec le voisin anglais nous avertit que les prévisions météo pour le lendemain sont à nouveau force 7. Tant pis, nous resterons une journée de plus.

Ce sera une journée de pluie intense avec un vent faible. C'est vers 3 heures de l'après-midi que la dépression est passée juste au-dessus de l'île en nous offrant une longue rafale bien plus forte que force 7. Le bateau de sauvetage en mer devra intervenir pour remorquer un voilier en grosses difficultés ; Un autre rentrera dans le port avec sa grand-voile déchirée et son foc mal enroulé…



Ile d’Yeu – Pornichet
La météo du lendemain n’est pas fameuse, mais elle nous offre une petite période avec moins de vent avant une nouvelle dépression. Nous décidons de profiter de cette fenêtre météo et partons tôt le matin. Nous aimerions aller jusqu'à la Vilaine, mais la marée n'est pas favorable et après une navigation rapide au vent portant, nous nous arrêtons à Pornichet.
Nous y sommes par manque de choix car ce  port artificiel n'offre rien de particulier sauf une bonne protection par vent fort.

Et, comme prévu, le vent se lève pendant la nuit et c'est à nouveau sous la pluie que nous nous réveillons. Ce sera le programme de la journée, avec 30 noeuds de vent et pluie intense le tout se renforçant nettement au passage du front en fin d'après-midi pendant notre promenade humide sur les plages de La Baule. La partie plus jeune de l’équipage profite des bienfaits de la télévision…

Le vent callé à 30 noeuds nous oblige à passer une troisième journée à Pornichet. Mais aujourd'hui le ciel de traîne nous offre le soleil.  Il est temps de bouger et nous prenons le bus jusqu'au Croisic et c'est à pied que nous allons suivre le sentier le long de la côte jusqu'au port de Pouliguen. Belle promenade !



Pornichet – La Vilaine
Pour ce 9 août, les conditions s'améliorent. La dépression est passée et Météo-France nous promet un renforcement de l'anticyclone. C'est avec un vent faible que nous naviguons jusqu'à l'entrée de La Vilaine. Cette belle rivière est fermée par un barrage et il faut passer une écluse pour y entrer. Le guide nautique anglais préviens que ce passage est assez folklorique et il n'a pas tort. Le responsable de l'écluse la remplit au maximum en plaçant tous les bateaux serrés les uns à côté des autres.  Il donne de nombreuses indications sur la place des amarres, des défenses en considérant tous les plaisanciers comme des débutants et tout cela avec une forte voix qui doit probablement le laisser aphone à la fin de la journée.



Après le passage de l'écluse nous remontons la rivière sous voiles. Et c'est au-delà de La Roche-Bernard que nous jetons l'ancre aux pieds d’une forêt, dans un coin isolé pour passer une nuit dans un calme total avec des bruits d’animaux dans la forêt.


Et le lendemain le soleil et la chaleur sont, enfin, au rendez-vous. La température de la rivière qui est bien plus chaude que celle de la mer nous permet de nager autour du bateau et de sécher au soleil. J’en profite pour vérifier l’hélice, les anodes et la peinture anti salissures : tout est parfait.


La Vilaine - Houat
Nous quittons la rivière et son écluse en début d’après-midi et c’est au moteur avec un faible vent de face que nous allons nous ancrer à l’Est de l’île de Houat. Cédric a décidé de pêcher : La canne est prête et nous avons monté plusieurs bas de lignes dont un appétissant leurre Rapala conçu pour la traîne rapide.

Nous inaugurons donc ce nouveau matériel sous les sarcasmes des femmes qui savent, comme nous qu’au moteur à 6 nœuds on ne peut rien pêcher. Mais la chance sourit aux innocents et c’est au milieu du trajet que nous remontons dans l’agitation et les cris des débutants un poisson d’environ 4 kg. Une longue recherche dans les livres nous rend son verdict : C’est un thon rouge.



Ce poisson, bien préparé, nous offrira un repas de roi au mouillage avec le petit Grave blanc qui restait au fond de la cave (de la cale). 



Houat – Belle Ile
Nous commençons la journée du jeudi 11 août par une longue promenade sur l’île de Houat et son village où nous pouvons faire quelques courses.



C’est au près et au moteur que nous rejoignons ensuite le port Le Palais à Belle-Ile où nous arrivons à marée haute ce qui nous permet de nous amarrer dans le bassin à flot. 


Notre projet est de repartir le lendemain mais nous nous y sentons bien et nous restons une journée de plus. Cela nous permet de faire une belle promenade sur le sentier qui longe la côte et de profiter d'un bon restaurant le soir.


 
Belle-Ile – Concarneau
Départ le lendemain à 6:30, marée oblige. Notre objectif est de profiter du vent du sud-ouest pour aller jusqu'à l'île de Groix. Dès la sortie du port le verdict est clair, nous sommes à nouveau dans un vent fort, accompagné de bruine et avec une visibilité réduite : Cela recommence.

Évidemment si ce n'est pas une ambiance de vacances ce sont des conditions idéales pour naviguer vite au vent de travers et c'est déjà en fin de matinée que nous arrivons à Groix. Et si nous profitions de ce bon vent pour aller plus loin sur notre route ? L'idée est bonne et nous commençons par jeter l'ancre devant une plage de sable bien abritée sur la côte nord de Groix pour prendre notre déjeuner.
Et nous repartons ensuite à toute vitesse au bon plein vers Concarneau. Vers la fin du trajet la pluie s'arrête et est remplacée par le brouillard. C'est donc avec l’aide du radar que nous terminons le trajet.

Première visite de Concarneau en cette fin d'après-midi : Pluie. Nous en profitons pour investir dans un des objets les plus importants de nos vacances : un parapluie . Heureusement, les conditions seront beaucoup plus favorables le lendemain pour visiter la vieille ville.



Concarneau – Odet
Nous repartons en début d'après-midi et naviguons dans un vent faible portant vers la rivière de l' Odet. Encouragés par notre premier succès nous continuons à pêcher en ralentissant le bateau à deux ou trois nœuds. Nous allons ainsi pêcher deux maquereaux et un autre poisson, tous les trois trop petits et rejetés immédiatement à l'eau.

Nous allons passer la fin de l'après-midi à remonter l’Odet et nous terminerons ce trajet par une prise de corps morts devant le château de Kérouzien. La température qui s'améliore nettement nous permet de dîner dans le cockpit et d'assister au lever de lune.



Odet - Glénans
Ce dimanche 14 août nous offre une belle matinée ensoleillée au pied du château. Un voisin français à Concarneau nous ventait les mérites des îles du Glénans et il n'a pas eu trop de mal à nous convaincre. En route donc vers ces îles pleines de cailloux.

Après une belle navigation au bon plein nous ancrons au nord de l'île Saint-Nicolas et nous allons à terre pour profiter de ce bel après-midi ensoleillé.


Comme nous arrivons à mi-marée les îles de Saint-Nicolas et de Bananec n'en forment qu'une : Elles sont reliées par un passage de sable . Nous pourrons encore tout juste passer d'une île à l'autre à pied .

Revenus à bord, la même marée haute a recouvert les rochers qui nous protégeaient de la houle et notre ancrage est moins confortable. Par souci de confort et de sécurité nous prenons un corps-mort mieux abrité avec l'aide d'Adrien qui y attache l’amarre à partir de l'annexe.


Glénans – Douarnenez
Il devient temps de penser au passage du ras de Sein. Un calcul de courant et de marée nous indique que nous devrions avoir le courant portant jusqu'en fin d'après-midi. Nous décidons donc de passer deux heures avant l'étale afin de ne pas rentrer trop tard dans le port de Douarnenez.

Nous quittons le mouillage des Glénans à 7:30 du matin et c'est au moteur dans un petit vent contraire que nous allons jusqu'à la pointe de Penmarc’h. Le vent est ensuite favorable et c'est avec un bord de bon plein que nous allons jusqu'au raz de sein. Nous croisons de nombreux participants de la course du Figaro qui descendent  vers La Baule.

Nouveau calcul de la marée et des courants : nous allons trop vite, on ne passe pas Sein n'importe quand surtout que nous sommes en période de fortes marées : Il est préférable d’attendre encore une heure. Au passage du ras, le vent tombe complètement et la mer devient chaotique. C'est bien secoués que nous roulons les voiles et mettons le moteur en route pour faire le reste du trajet.


Une belle place le long du ponton visiteurs nous attend à Douarnenez et nous profitons d'une belle vue sur la ville dans le coucher de soleil.



Douarnenez – Morgat
Après une visite de la ville nous mettons le cap sur Morgat qui est situé de l'autre côté de la baie de Douarnenez. Ce serait une étrange navigation ou nous partirons d'abord au près babord amure à la sortie du port pour nous retrouver plus loin au travers tribord armure. En regardant les voiliers derrière nous, nous verrons qu'ils reçoivent le vent d'une direction exactement opposée à la nôtre. Le vent va forcir progressivement et c'est avec de 25 à 30 nœuds de vent que nous nous ancrons devant le port de Morgat. 


À notre réveil, le vent est tombé et est remplacé par de la brume. Nous prenons l'annexe pour aller visiter les grottes que la mer a creusées dans la falaise. 



Morgat – Camaret -Best
Et c'est ensuite avec une belle brume et l'aide du radar que nous allons vers Camaret. La brume va heureusement se lever et nous permettre de profiter des beautés d’un passage à la voile des rochers appelés ‘tas de poids’.


Notre amarrage à Camaret est notre dernière étape et cela sent la fin des vacances.  Cédric a déjà commencé à réviser ses cours pour sa deuxième session.


Le lendemain matin nous offrira le plus beau soleil et la meilleure température des vacances pour rejoindre Brest au moteur. Nous profiterons de cette belle météo pour nettoyer le bateau, ranger le matériel, faire les bagages et préparer le bateau à deux semaines d'immobilisation au port du Moulin Blanc.

La meilleure conclusion des vacances est une expression que nous avons entendue partout :
ce n'était pas mal pour un mois de novembre !