Plusieurs d’entre vous m’ont posé la question : « alors la
Norvège tu y es allé pour finir, car je n’ai rien vu sur ton blog ? »
Nous y sommes effectivement allés et je n’ai pas jusqu’ici
trouvé le courage de le relater sur ce blog. Je me suis posé souvent la
question de savoir pourquoi je n’en avais pas envie… aujourd’hui je pense qu’il
y a eu une zone d’ombre sur cette croisière due à une température moyenne de
12° que je supporte bien mais ce n’est pas le cas tout le monde et surtout à
une semaine de météo exécrable durant les courtes vacances de Dominique. Ajoutons
également que le projet était un peu ambitieux pour être réalisé en une seule
saison. Pas tant au niveau du nombre de miles, mais au niveau de la
configuration de la côte qui nous a obligé à naviguer presque tous les jours pour
respecter le planning. Oubliez les longs trajets tranquilles sous pilote
automatique, ces navigations, toujours difficiles au milieu des cailloux, demandent
une concentration constante. Les randonnées, que nous aimons tant, se sont
révélées difficiles voire parfois dangereuses car tous ces rochers ont été
érodés par les glaciers et sont extrêmement glissants.
Aujourd’hui les choses se sont tassées et nous en gardons un
excellent souvenir et de merveilleuses images.
Nous avons suivi quasi exactement la route que nous avions
préparée et qui est publié dans le fil précédent.
Après le départ de Bruxelles nous avons fait une montée
tranquille vers le nord de l’Écosse où nous avons recherché les châteaux hantés (sans beaucoup de succès).
Nous avons ensuite visité les Orcades.
Fair Isle, sur la route de Shetland est une petite île merveilleuse qu’on a eu du mal à quitter.
Aux Shetland, nous avons rencontré Michel Tordoir, auteur du
livre « Les brumes et les soleils des mers vikings » qui m’avait
tant fait rêver. Il nous a invité à dîner chez lui et nous y avons passé une
excellente soirée à discuter de ces îles et des vikings.
Une partie difficile du projet était de remonter, en une
étape, des Shetland vers les Lofoten. Avec Paul, nous avons attendu quelques
jours, tout au nord des Shetland, pour trouver une météo favorable. Et nous
avons bénéficié d’un vent ESE qui a tenu pendant deux jours et nous a amenés un
peu au sud de Bodo après avoir profité d’un magnifique soleil de minuit. Comme
nous y étions arrivés plus tôt que prévu, nous avons commencé à musarder le
long des côtes nord de la Norvège. La météo était tout à fait favorable et nous
avons passé une semaine délicieuse dans des paysages à couper le souffle.
Les vacances de Dominique commençaient à Bodo et nous avons
passé une semaine aux Lofoten ce qui est un peu court pour en profiter vraiment. Mais
de nouveau le planning un peu serré nous a obligé de refaire la traversée vers
le glacier Svartissen où nous avons passé deux jours.
Et nous avons ensuite remonté un magnifique Fjord pour jeter l’ancre au milieu de pics impressionnant. Et c’est là qu’on a commencé à déguster : un front stationnaire nous a envoyé pendant une semaine des déluges de pluie et un vent oscillant entre 30 et 42 nœuds. Au mouillage, nous avons fait la connaissance approfondie avec les vents catabatiques. 10 à 15 nœuds de vent, la chaîne se détend, le bateau avance vers son ancre, se stabilise et puis hop en un coup une rafale de 40 nœuds qui durent 20 secondes. Et vous remettez ça toutes les minutes… Chocs répétés sur la chaîne et son ancre, inquiétude profonde de l’équipage du capitaine, juste une mauvaise nuit et on prend la fuite. Ajoutez le froid (10 degrés en juillet) et l’humidité et on se demande ce qu’on est venu faire là.
La dernière semaine de vacances de Dominique nous a amené à
Trondheim qui est situé au milieu de la Norvège. À partir de là, le temps est
devenu beaucoup plus chaud et nous en avons profité durant toute la descente
jusqu’à Bergen. Pas de chance c’est au moment où la météo s'améliorait qu’elle
prenait son avion pour Bruxelles…
Après une descente tranquille, j'ai fait la traversée de Stavanger à Vlieland avec Michel
qui nous avait déjà routé lors du retour des Acores. Nous avons tous les deux détecté
une fenêtre météo favorable, mais qui commençait avec du 7 bf portant. Et hop,
on largue les amarres. Bien sur qu’au passage du front, on a essuyé du 8, mais
au portant, cela se gère facilement car la mer n’a pas suivi. Il n’empêche qu’au
final la traversée de la Norvège vers la hollande, que j’ai réalisé pour la
deuxième fois reste une expérience assez musclée. Un passage du skagerrak se
paye !
Nous sommes arrivés à Vlieland juste avant le 15 aout, ce
qui nous a permis de finir la saison en Zeelande, puis de ramener le bateau au
BRYC pour l’hivernage.
Bruxelles Royal Yacht Club |
Bravo
RépondreSupprimer