mardi 31 juillet 2012

Danemark et Suède


Le Danemark



Au départ de l'Allemagne, le Danemark nous accueille avec de la pluie et un vent d’ESE de 20 à 28 nœuds. Notre intention est d'aller jusqu'à l'île Aero. Le début du trajet est au portant mais après avoir contourné l'extrémité de l'île, il faut remonter contre le vent. Après quelques bords de près dans une pluie qui pique nos visages, nous décidons de nous arrêter à Soby. « Il est très rare de rencontrer des Belges ici » nous dit le capitaine de port avec sa longue barbe blanche sous son ciré dégoulinant. Et il nous conseille d'aller voir le football ce soir au café à côté de l'église ! Et c'est ce que nous ferons.

Notre troisième jour en Baltique nous amènera dans la jolie ville d’Aeroskobing ; bien secoués par un vent de 27 à 32 nœuds, qui heureusement est passé à l'ouest, et de la pluie pour ne pas changer. Courbatures, mal au dos, nous passons une nuit avec de fortes rafales et... encore de la pluie.



Nous repartons quand même le lendemain vers Troemse sous génois seul, avec un vent portant de 22 nœuds mais qui va rapidement osciller entre 32 et 37 nœuds; effet de 'funnel' entre les îles sans doute. Mais cela fait 4 jours où le vent oscille aux environs de 30 noeuds et plus...

Heureusement, le chenal entre les îles arrête les vagues et nous traversons une région de villas de vacances du plus bel effet. Un ciel de traîne nous ramène le soleil et nous terminerons une longue promenade par une petite bière, puis deux, puis trois et un dîner à l'hôtel juste devant la petite marina.

Les Danois mangent dans le calme et font peu de bruit. Ils parlent peu et doucement comme s'ils étaient concentrés sur ce qu'ils mangent et sur le moment présent. Nous nous retrouvons dans l’ambiance et le charme du film « le festin de Babette ».

L'addition, par contre, est salée et l'analyse nous permet de découvrir que le prix d'une bière est de neuf euros !! 6 bières pour 54 €.  Ce surcoût pour l'alcool sera également présent en Suède. Heureusement, nos cales sont pleines!

Le retour du beau temps nous permet de découvrir et d'apprécier le charme du Danemark. Contrairement à ce que je croyais, c'est différent des Pays-Bas. Le paysage est beaucoup plus vallonné et les constructions sont en bois avec des couleurs de blanc, jaune et rouge.

Après une nuit au mouillage, nous ferons 50 milles au moteur sous le soleil vers Stubbekobing. Puis le lendemain, nous irons à Rodvig en passant le long des falaises de calcaire de Stevns qui s'élève à 41 m, ce qui semble remarquable pour le Danemark.



Nous pensions naviguer jusqu’à Copenhague, mais c’est en train que nous irons découvrir cette très belle ville. Décidément nous aimons le Danemark et son ambiance !
Fin de séjour pour Thierry est arrivée de Lucian W., jeune ingénieur de 25 ans qui souhaite découvrir la voile. Il embarque pour trois semaines jusqu'à Stockholm.

le 1er juillet, nous serons contents d'arriver à Ystad situé sur la côte sud de la  Suède après 52 milles parcourus avec un vent arrière inconfortable de 22 à 26 nœuds et beaucoup de houle. Nous n'y resterons qu'une nuit car c'est l'île de Bornholm qui nous attire. Situé au sud de la Suède, elle appartient au Danemark. Nous commencerons par le port d’Hasle.

Le 3 juillet, nous arrivons à Hammer après avoir traversé la frontière naturelle entre un paysage de plaine et les premiers rochers. C’est à partir d'ici que nous n'allons plus naviguer qu'entre les rochers. Ce sont des blocs de granit arrondis et polis par les glaciers qui recouvraient la Baltique il y a quelques milliers d'années.

Et les deux derniers ports de Bornhom valent le voyage. Hammer est isolé et fait face à des collines boisées surmontées d'un château moyenâgeux.

Hammer

Christianso est constitué de deux petites îles au nord de Bornhom et est de toute beauté.

Christianso


De plus, le soleil nous accompagne presque en permanence depuis plus d'une semaine au point de devoir nous protéger avec la crème solaire facteur 50. Navigations en t-shirt, alors qu'en Belgique, il pleut ; je ne m'attendais pas à une météo si clémente, nous avons l'impression de naviguer en Méditerranée en moins chaud et avec du vent.



La Suède



Un long bord de près nous ramène en Suède à Utklipan. Ce port est constitué de quelques rochers au large où l'on a construit un phare et un bassin pour y amarrer les bateaux logistiques. On peut y mettre une vingtaine de voiliers. Bloqués par le brouillard, nous resterons deux jours dans ce paradis terrestre à observer la flore et les oiseaux.

Utklipan

Le troisième jour, 7 juillet, le brouillard est toujours là, mais la météo annonce qu'il devrait se lever. Nous ferons tout de même 4 heures de navigation au radar. Étonnamment, il y a beaucoup de trafic. Et tous ces échos avancent vite, cinq à six nœuds voire plus et ils passent aux mêmes endroits, en fonction des bouées, amers, etc. Nous en éviterons plusieurs avant de décider de nous éloigner de la cohue. Au lever du brouillard, nous aurons la surprise de voir que tous ces échos sont des voiliers qui ne sont pas équipés de radars. En parlant plus tard avec un de ces bateaux, le skipper suédois un peu gêné m'a dit n'avoir vu personne. C'est sûr que si nous avions navigué sans radar, avec une visibilité de 30 m, nous n'aurions vu personne. Ils sont fous ces Suédois !?

Kalmar est une belle ville avec un château construit pour défendre la frontière avec le sud de la Suède qui était occupée par les Danois. Cette ville a également un musée de la Marine qui propose de nombreux objets du Kronan, navire du XVIIe siècle coulé non loin du port.

Château de Kalmar


Après une courte escale à Oskarshamn, nous traversons vers l'île de Gotland située à 70 milles de la côte. Traversée rapide, au travers avec 15 nœuds de vent et amarrage dans le vieux port super encombré de Visby. Nous voici dans le luxe, les paillettes et la superficialité qui nous rappelle certains ports de la Méditerranée. Plein de bateaux à moteur, et au moins trois réceptions bien arrosées sur les flying bridge. Musique à fond, motos nautiques, champagne, jolies filles sur les plages avant, … Jusqu'à une fille abordée par la police car elle se promène en bikini sur le quai, un verre de champagne à la main (interdit sans doute) qui en regardant le policier vide insolemment sa coupe dans le port en faisant disparaître l'objet du délit et en mettant le policier échec et mat. Son père, prêt à la défendre, observe du sommet de son yacht de 55 pieds.

Visby

Tout cela est amusant, mais pas trop longtemps. Compensation, Visby est une magnifique cité médiévale avec des remparts et plusieurs églises en ruine, héritage d'un passé hanséatique.

Färo

Nous ferons encore une pause au nord de Gotland, sur l'île Färo, beaucoup plus tranquille et nous retraversons ensuite vers le sud de l'archipel de Stockholm. C'est au cours de cette traversée que nous retrouverons la pluie après deux semaines de soleil ininterrompu. Nous ne serons heureusement arrosés par intermittence que pendant deux jours.

L’archipel de Stockholm nous accueille dans une baie magnifique et après plusieurs détours dans ses ramifications, nous jetons l'ancre au centre d'un grand bassin, entourés de rochers surmontés de pins. Séduits par cet endroit, nous y resterons deux jours ; son nom : Rigson Ummelvik.

Après un autre mouillage sur l'île Rano, nous arrivons le 17 juillet dans un autre endroit remarquable. Uto sur l'île du même nom.

Uto

Le manque de fonds le long du ponton nous oblige à imiter les coutumes suédoises et à nous amarrer proue à quai et à jeter pour la première et la dernière fois notre ancre fortress et 8 mètres de chaîne par l’arrière. La vase est de très bonne tenue au point qu'il sera très dur de la ressortir et qu'elle reviendra dans le cockpit avec une bonne partie du fond du port…

Une dernière étape avant Stockholm nous montrera que l'archipel tient toutes ses promesses : Napoleonviken, mouillage superbe.

Napoleonviken

Et enfin, le 19 juillet, arrivée à Stockholm et amarrage dans la marina située devant le musée du voilier Vasa qui a coulé en 1628. D'une longueur de 69 m, parfaitement conservé par la vase, il est unique et impressionnant. À voir !!!







Que dire de la Baltique ? Laissons la parole à un Anglais : Amarré à côté de son Najad,  je lui demande quand il retourne dans son pays. "Jamais, me dit-il. Je ne naviguerai plus le long des côtes anglaises, je ne navigue plus qu’ici. Quand on a découvert la Baltique, il n'y a plus de raison d'aller naviguer ailleurs". Plus tard un Belge me tiendra le même discours.